L’assemblée générale de l’AGPM (Association générale des producteurs de maïs) s’est déroulée le 26 novembre 2020 en visioconférence, crise sanitaire oblige. Dans un contexte climatique qui a impacté toutes les productions (grain, fourrage, semences et doux), elle a été l’occasion pour les responsables du syndicat d’aborder avec les 500 participants inscrits les sujets « chauds » du moment, à commencer par la Pac 2023.
Maintien du système de certification
Le syndicat se mobilise notamment pour que « les exploitations spécialisées en maïs puissent accéder aux futurs écoschèmes, grâce à des mesures éprouvées pour préserver les sols et l’environnement (couvert hivernal, mulching) », a souligné Daniel Peyraube, président de l’AGPM. Autrement dit, les producteurs de maïs poussent pour que le système de certification mis en place depuis 2014 dans la Pac actuelle « soit transposé dans la Pac 2023 » afin de ne pas être obligés, comme le souhaite Bruxelles, de faire des rotations à la parcelle. « Il faut que cette certification maïs soit une équivalence à la conditionnalité dans un premier temps mais aussi aux écoschèmes, insiste l’AGPM. Au niveau bruxellois, le travail a payé puisque le Conseil européen a acté qu’une mesure d’équivalence peut se substituer à la conditionnalité. Le travail se fait maintenant au niveau national. »
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Dans une intervention vidéo, Julien Denormandie a présenté la Pac « comme un outil pour répondre aux défis, et en particulier celui de la gestion des risques ». Il s’est dit conscient de « l’importance des exploitations spécialisées au sein de certains territoires » et connaît « l’attachement de la filière au système de certification mis en place pour la Pac actuelle. » Et d’indiquer : « Les possibilités de son maintien, voire de son évolution dans la prochaine Pac feront l’objet de travaux dans les prochaines semaines, dans le cadre du plan stratégique national, en pleine concertation avec l’ensemble des filières. »
Accès à l’eau simplifié
Le ministre a par ailleurs affiché sa volonté de développer le stockage de l’eau, notamment grâce à un suivi et un accompagnement des différents projets. « L’impact de la sécheresse en 2020 démontre une fois de plus la nécessité de mieux gérer. » Se disant déterminé sur cette question, il précise que la loi Asap (accélération et de simplification de l’action publique) a permis des avancées.
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« Des dispositions de simplification ont été prises à travers cette loi, a insisté Julien Denormandie. Mon objectif est clair : c’est d’offrir un cadre juridique sécurisé en particulier pour définir les modalités de détermination des volumes prélevables. C’est un point d’achoppement qui perdure depuis des années ; enfin nous allons le régler ! » Une réponse à Éric Frétillère, président d’Irrigants de France, qui a lancé lors de l’assemblée générale : « C’est maintenant que nous avons besoin de vous Monsieur le ministre ! » Le projet de décret de la loi Asap, qui cite notamment les dispositions pour la définition des volumes prélevables, « sera bientôt soumis à la concertation », a précisé le ministre.
Cyperméthrine en microgranulés
Autre sujet d’inquiétude pour les maïsiculteurs : la lutte contre les taupins. Car la Commission européenne a proposé au vote le non-renouvellement de la cyperméthrine, « dernière molécule efficace disponible », selon l’AGPM. À défaut de pouvoir bénéficier d’une dérogation aux néonicotinoïdes, le ministre a assuré de son aide pour éviter les impasses techniques. Il s’est dit « mobilisé pour que l’usage de la cyperméthrine en microgranulés sur le maïs puisse être maintenu, en attendant de développer des alternatives ». « C’est un débat européen, mais vous pouvez une fois encore compter sur mon soutien sur ce sujet », a-t-il lancé.
HVE et crédits carbone en ligne de mire
Dans le cadre de son plan stratégique « Ambitions maïs 2025 » présenté à Toulouse l’an dernier, le cap de 10 000 exploitations maïsicoles certifiées HVE 3 d’ici à 2025 avait été fixé ainsi qu’un million de tonnes de carbone stocké sous crédits label bas carbone. « Cela a pris un peu de retard », a reconnu Daniel Peyraube, président de l’AGPM. « Ces engagements ambitieux étaient soumis à conditions et nous avons tout fait pour les réunir. D’une part en travaillant sur le cahier des charges HVE, pour le rendre mieux adapté à la maïsiculture : ce travail devrait porter ses fruits en 2021, révèle l’AGPM. D’autre part, nous avons lancé la mise en place d’une méthode grandes cultures avec l’AGPB, la CGB et la Fop, déposée auprès du ministère de l’Écologie. » Le syndicat espère une validation en fin d’année pour voir les premiers projets générateurs de crédits carbone dans les exploitations maïsicoles, dès l’année prochaine.