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À l’exception de la carotte, tous les volumes de légumes d’hiver sont en baisse sur un an et par rapport à la moyenne quinquennale. La demande a été timide au début de la saison, avant d’augmenter pendant le confinement, entraînant une hausse globale des cours sur mars et avril. Ce renversement de tendance n’a pas permis de maintenir les chiffres d’affaires qui sont pour la plupart en baisse.

L’exception de l’endive et du chou-fleur

Les baisses de production et la forte hausse de la demande au moment du confinement mis en place à cause du coronavirus ont donné des ailes aux chiffres d’affaires de ces deux cultures. Ils progressent tous les deux de 28 % sur un an, de 40 % pour l’endive et de 15 % pour le chou-fleur par rapport à la moyenne quinquennale.

 

 

Le chiffre d’affaires généré par la production d’endives de septembre 2019 à mai 2020 est en hausse de 28 % sur un an. © Agreste
Le chiffre d’affaires généré par la production d’endives de septembre 2019 à mai 2020 est en hausse de 28 % sur un an. © Agreste

 

Le chiffre d’affaires généré par la production de choux-fleurs est en hausse de 28 % sur un an. © Agreste
Le chiffre d’affaires généré par la production de choux-fleurs est en hausse de 28 % sur un an. © Agreste

 

Les volumes de chicons d’endives (obtenus par forçage des racines) se replient de 3 % par rapport à la campagne de 2018-2019 et de 9 % par rapport à la moyenne des cinq campagnes précédentes. Pour le chou-fleur, Agreste constate un recul de 7 et de 14 % sur ces mêmes périodes.

 

Les prix à la production de l’endive progressent, quant à eux, de 33 % par rapport à la saison précédente et de 54 % par rapport à 2014-2018. Ceux du chou-fleur sont en hausse de 38 et de 33 % sur ces mêmes périodes.

La production de carottes augmente

Sur la saison 2019-2020, les cours et le chiffre d’affaires de la carotte destinée au marché du frais dépassent la moyenne observée entre 2014 et 2018 de 23 % mais reculent sur un an de 13 %, constate Agreste. La production sur la campagne grimpe, quant à elle, de 3 % sur un an et de 2 % par rapport à la moyenne quinquennale, mais cache des disparités au sein des différents bassins de production.

 

Le chiffre d’affaires des carottes destinées au marché du frais baisse de 11 % sur un an. © Agreste
Le chiffre d’affaires des carottes destinées au marché du frais baisse de 11 % sur un an. © Agreste

 

L’augmentation de la production n’étant pas suffisante pour compenser la « baisse marquée » des prix à la production, les chiffres d’affaires réalisés par les agriculteurs se contractent de 11 % par rapport à la campagne précédente, mais progressent de 25 % par rapport à la moyenne de 2014 à 2018.

 

Baisse des récoltes et des cours pour le poireau

Malgré la progression des superficies, avec +3 % sur un an et +2 % par rapport à la moyenne quinquennale, les volumes de récoltes sont en recul de 2 % sur un an et de 6 % par rapport à la moyenne de 2014 à 2018, avec des rendements inférieurs de 5 % à ceux de l’année précédente.

 

Les cours se sont ressaisis à la période du confinement, mais les prix à la production de la saison reculent de 7 % sur un an. Ils sont en hausse de 13 % par rapport à la moyenne de 2014 à 2018. En conséquence, le chiffre d’affaires est inférieur de 9 % à celui de la saison précédente, mais augmente de 7 % par rapport à la moyenne de 2014 à 2018.

 

Le chiffre d’affaires des poireaux baisse de 9 % sur un an. © Agreste
Le chiffre d’affaires des poireaux baisse de 9 % sur un an. © Agreste

 

Même tendance pour la laitue

La laitue n’y échappe pas. Les niveaux de productions reculent de 1 % sur un an mais de 24 % par rapport à la moyenne quinquennale. En cause notamment, la baisse des superficies de 4 % par rapport à la moyenne de 2014 à 2018 et les excès de pluies.

 

La demande, qui était plutôt dynamique de l’automne aux fêtes de fin d’année, s’est estompée au début de l’année 2020, entraînant avec elle le repli des cours qui sont tombés en deçà des niveaux moyens observés entre 2014 et 2018. Contrairement aux autres cultures, le confinement n’a pas permis à la demande d’augmenter, et une partie de la production a dû être détruite.

 

Les prix à la production sont en retrait de 12 % en moyenne sur un an et de 6 % par rapport à la moyenne quinquennale. Le chiffre d’affaires diminue, quant à lui, de 13 % sur un an et de 34 % par rapport à la période de 2014 à 2018.

La faible de demande de laitues lors du confinement a entraîné la destruction d’une partie des récoltes. © Agreste
La faible de demande de laitues lors du confinement a entraîné la destruction d’une partie des récoltes. © Agreste

Recul des prix et des récoltes pour la chicorée

Tout comme la laitue, les volumes de productions de chicorée sont en baisse sur la campagne de 2019-2020. À nouveau, les conditions climatiques et la baisse des surfaces en sont à l’origine. Les prix à la production ont diminué de 6 % par rapport à la saison précédente, mais augmenté de 6 % par rapport à la période de 2014 à 2018.

 

Le repli conjugué des récoltes et des prix à la production ont entraîné la baisse du chiffre d’affaires des producteurs de 8 % par rapport à la campagne précédente, et de 6 % par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes.

 

 

La baisse de production de la chicorée s’explique par la détérioration des rendements et le recul des surfaces. © Agreste
La baisse de production de la chicorée s’explique par la détérioration des rendements et le recul des surfaces. © Agreste

(1) « Les légumes d’hiver correspondent aux productions de frais pour lesquelles le pic des récoltes a lieu au cours de l’automne et de l’hiver. La carotte, la chicorée, le chou-fleur, la laitue et le poireau sont concernés. Dans le cas de l’endive, c’est la période de forçage en chicons, réalisée tout au long de l’automne et de l’hiver, qui est retenue, l’étape de culture des racines ayant eu lieu les mois précédents, de mai à octobre. »