Les précipitations moyennes du 1er au 28 juillet 2020 en France ne représentaient que 28 % des valeurs normales pour cette période, a relevé Météo-France, dans un bilan publié le 29 juillet 2020. Les rares orages sur les derniers jours du mois, principalement dans le centre-est, sont restés localisés et n’ont pas donné lieu à de fortes pluies, du moins pas à grande échelle, a précisé à La France Agricole Gaétan Heymes, ingénieur-prévisionniste chez Météo-France.

 

La pluviométrie du mois de juillet repose habituellement sur les épisodes orageux, mais ceux-ci ont été relativement peu fréquents cette année, excepté sur les massifs montagneux. Une anomalie anticyclonique empêchant l’arrivée de perturbations en provenance de l’Atlantique, et la masse d’air plutôt sèche n’ont pas été favorables au développement des orages.

 

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Une sécheresse météorologique et agricole

« Cette sécheresse est qualifiée de sécheresse météorologique, c’est-à-dire un déficit prolongé de précipitations, et de sécheresse agricole, ou sécheresse des sols », explique Étienne Kapikian, ingénieur-prévisionniste à Météo-France.

 

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La sécheresse agricole se caractérise par « un déficit en eau des sols superficiels (entre 1 et 2 m de profondeur), suffisant pour altérer le bon développement de la végétation. […] Cette notion tient compte de l’évaporation des sols et de la transpiration des plantes ». Ce type de sécheresse dépend donc du niveau de précipitations, de l’humidité, de la température de l’air, du vent, mais aussi de la nature des plantes et des sols, précise Météo-France.

 

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L’hiver 2019-2020 a été plutôt humide et a permis de maintenir les nappes phréatiques à un niveau relativement correct, estime Gaétan Heymes. La sécheresse hydrologique (1), qui « se manifeste lorsque les lacs, rivières ou nappes souterraines montrent des niveaux anormalement bas » n’est donc pas encore déclarée.

Le réchauffement climatique aggrave le phénomène

Il est difficile d’attribuer les anomalies anticycloniques au réchauffement climatique. En revanche, ce dernier aggrave le phénomène : « La combinaison des fortes chaleurs avec ce déficit important de précipitations conduit à un dessèchement de la végétation et à des sols très secs », commente Étienne Kapikian.

 

Les niveaux d’humidité des sols sont bas, notamment sur la Région Grand Est. Ils sont aujourd’hui « parmi les 5 niveaux les plus bas depuis 60 ans », rajoute le prévisionniste. L’état de sécheresse ne devrait pas s’améliorer puisqu’un nouvel épisode caniculaire est attendu sur l’ensemble du territoire cette fin de semaine.

 

La période janvier-juillet 2020 est d’ailleurs la plus chaude jamais observée depuis le début des relevés de températures, a signalé Météo-France. Le mois de juillet sera, quant à lui, le quatorzième mois consécutif « sans anomalie négative » depuis juin 2019.

 

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Des régions en alerte

Le déficit de pluie touche particulièrement les régions du Sud-Ouest à la vallée de la Loire et le quart du Nord-Est où les sols superficiels sont asséchés. Cette sécheresse agricole est à surveiller de l’Auvergne-Rhône-Alpes au Grand Est et des Hauts-de-France à la Basse-Normandie.

 

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(1) La sécheresse hydrologique « dépend des précipitations, mais aussi de l’état du sol influant sur le ruissellement et l’infiltration. Le réseau hydrographique et les caractéristiques des nappes déterminent les temps de réponse aux déficits de précipitations observés sur différentes périodes » (Météo-France).