Le 27 juillet 2020 le cabinet Agritel a publié son estimation de la récolte française de blé tendre pour 2020. Il prévoit qu’elle atteigne 29,22 millions de tonnes (Mt). Elle serait donc en recul de 26 % par rapport à l’an passé.
Cette estimation est le fruit d’un sondage réalisé par le cabinet auprès des opérateurs de la filière, sur un échantillon représentatif de plus de 75 % de la surface totale de blé tendre française (entretiens réalisés entre le 16 et le 24 juillet 2020 sur l’ensemble du territoire national).
« C’est la troisième plus petite récolte des 25 dernières années après les tristes références de 2003 et 2016 », annonce Michel Portier, directeur général d’Agritel dans un communiqué paru le 27 juillet 2020.
Automne pluvieux et printemps sec : le mauvais cocktail
Cette chute de production s’explique par deux épisodes climatiques extrêmes et successifs : un automne fortement pluvieux qui a rendu les conditions de semis très difficiles, suivi par un printemps très sec, empêchant le bon développement des plantes.
« Avec ce contexte climatique, la France enregistre ainsi une baisse des surfaces de blé tendre de 14.38 % par rapport à l’an dernier, avec 4,280 Mha de surfaces implantées », estime Agritel.

Cette baisse des surfaces est accompagnée d’une chute du rendement, proche de 6,83 t/ha, soit une diminution de 13,65 % par rapport à la campagne précédente et en repli de 7,95 % par rapport à la moyenne olympique nationale (moyenne calculée après suppression de la valeur la plus élevée et de la valeur la plus faible).

« C’est donc l’effet ciseau d’une baisse des surfaces suite à l’automne pluvieux, conjugué à la baisse des rendements liée au déficit hydrique du printemps, qui explique en grande partie le résultat très décevant de cette récolte 2020 sur l’aspect quantitatif », explique Michel Portier.
Une forte hétérogénéité des rendements
Le cabinet Agritel met en avant l’extrême hétérogénéité des rendements cette année. « Avec la sécheresse, les producteurs n’ont pu compter que sur des pluies tardives, lors du remplissage des grains, détaille Agritel. Mais d’autres n’en ont pas bénéficié et connaissent un rendement catastrophique. »
Ces précipitations tardives ont permis de compenser les résultats, comme dans le Grand Est ou sur une partie des Hauts de France, mais inégalement réparties, à l’image de la façade Atlantique qui a souffert d’un stress hydrique trop important.

Une qualité qui permettra de satisfaire les clients
« En dépit d’une production attendue sous les 30 Mt, la France pourra satisfaire ses clients traditionnels », rassure toutefois Agritel. En effet, la qualité du blé tendre est jugée satisfaisante est conforme aux normes exigées par les principaux débouchés, à l’export notamment. Les poids spécifiques et les taux de protéines sont globalement bons.
</