La Commission européenne a pris « une décision très attendue par la communauté agricole », rapporte le Copa-Cogeca le 21 juillet 2022 : la suspension temporaire des droits de douane pour l’urée et l’ammoniac anhydre, à l’exception des produits provenant de la Russie et de la Biélorussie. Ces deux produits sont utilisés pour la fabrication des engrais azotés.

Réduire les coûts pour les fabricants

Dans sa proposition, datée du 19 juillet 2022, la Commission estime que la hausse des coûts des engrais suscite « des inquiétudes quant au pouvoir d’achat des consommateurs et aux revenus des agriculteurs » européens. Il convient ainsi de « prendre des mesures pour réduire les coûts supportés par les producteurs d’engrais de l’Union européenne », juge-t-elle.

 

L’application de cette décision, temporaire, est prévue durant la période « pendant laquelle la perturbation des prix sur les marchés de l’énergie et des engrais azotés devrait subsister, qui devrait durer jusqu’à la fin de 2024 », estime la Commission.

 

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Viser les produits utilisés par les agriculteurs

Pas la voix du Copa-Cogeca, les agriculteurs et les coopératives européens « saluent un pas dans la bonne direction ». Les mesures pour lutter contre la hausse du prix des engrais sont demandées par la profession depuis plusieurs mois.

 

Le Copa-Cogeca demande toutefois à la Commission d’aller plus loin, en agissant sur les droits de douane concernant les produits directement utilisés par les agriculteurs (MAP, DAP, NPK…). Il demande aussi la levée des mesures antidumping sur les solutions azotées en provenance de Trinité-et-Tobago et des États-Unis. Le syndicat estime que « seule une mesure aussi ambitieuse pourrait dynamiser ces marchés et faire baisser les prix payés par les agriculteurs à long terme. »