Dans un contexte de pertes toujours plus importantes des surfaces arables en France et dans le monde, l’Association pour la promotion d’une agriculture durable (Apad) souhaite « attirer l’attention sur la nécessité de préserver les sols », a déclaré Benoit Lavier, président de l’Apad, lors d’une conférence de presse à Paris le 23 février 2017.

 

Fondée en 1998 et regroupant 400 agriculteurs, cette association fait la promotion de l’agriculture de conservation des sols, « un système basé sur trois piliers : la couverture des sols, le semis direct et la rotation des cultures », explique Sarah Singla, vice-présidente de l’Apad et agricultrice dans l’Aveyron.

 

 

Grâce à l’arrêt du travail du sol et à la mise en place de couverts végétaux, l’agriculture de conservation des sols vise à limiter l’érosion et à augmenter les taux de matière organique et la biodiversité. « En moyenne, sur les exploitations, 40 % des charges sont dues à la mécanisation, indique Sarah Singla. L’agriculture de conservation des sols permet aussi de réduire les coûts de production. »

Dépendance au glyphosate

Cette agriculture reste cependant dépendante du glyphosate dans la gestion des couverts et des adventices, et lorsque l’on évoque l’éventuelle interdiction de cet herbicide, Benoit Lavier reconnaît qu’il s’agit d’un sujet « sensible. L’interdiction du glyphosate mettrait un frein important au développement de cette agriculture », reconnaît-il. Travail du sol ou glyphosate, il y aurait alors un choix à faire.

 

Les membres de l’Apad estiment qu’il est nécessaire d’évaluer les résultats sur le long terme, tout en étant conscients que les études systémiques sont difficiles à mettre en place. « L’enjeu principal est d’abord de s’organiser, de structurer le mouvement et de porter un message clair et fort », déclare Benoit Lavier. Il fait aussi la promotion de l’action de groupe, car « on ne peut réussir sa transition tout seul ».

 

Pour la première fois, l’Apad sera présente sur un stand au Salon de l’agriculture à Paris. « Nous considérons l’agriculture de conservation des sols comme la troisième voie de l’agriculture, entre le conventionnel et le bio, affirme Benoit Lavier. À ce titre, faire connaître ce système au grand public est très important. »

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