Selon Agathe Legendre, « un méteil est un mélange de céréales et de protéagineux ». Elle ouvrait ainsi les journées de l’Association française pour la production fourragère (AFPF), les 21 et 22 mars derniers à Paris, et dont le thème était : « Sécuriser son système d’élevage avec des fourrages complémentaires : méteils, dérobées, crucifères… » Après une enquête réalisée auprès de onze personnes en France et en Belgique, tous les contacts étaient d’accord sur la définition du mot méteil, même si le terme de mélange implique une très grande diversité de composition, compte tenu du grand nombre d’espèces potentiel. « C’est pourquoi il est important de bien définir de quel type de mélange il s’agit et pour quels objectifs le méteil est implanté », ajoute-t-elle.

Méteils ou dérobées sont de plus en plus présents dans les systèmes fourragers. Pour beaucoup d’éleveurs, il s’agit de faire face aux caprices de la météo. C’est le cas de Joël et Didier Rougeron, à la tête d’une centaine de charolaises à Saint-Julien-la-Genête, dans la Creuse. Comme les sécheresses pénalisent de plus en plus souvent les rendements de l’ensilage de maïs, ils implantent un méteil avant de semer le maïs. À partir de cette année, ils ont généralisé la technique testée dans le cadre d’expérimentations mises en place par le programme Herbe et fourrages du Limousin. Avec un rendement moyen de 6 t de MS/ha, le fourrage produit 5 500 UFL et 630 PDIN par hectare.

Des méteils riches en protéagineux

Philippe Balmes, dans le Lot, innove tous les ans pour préserver l’autonomie des prim’holsteins de l’exploitation. À l’automne dernier, il a semé un méteil dans une luzernière. Le but est de faire pousser des céréales et des protéagineux pendant que la luzerne est en dormance.

En Normandie, les chambres d’agriculture ont travaillé sur les itinéraires pour les mélanges à haute valeur en protéines. Pascal Rougier, de Littoral normand, explique comment éviter les risques d’infestation par les spores butyriques.

L’analyse de la composition chimique des méteils au laboratoire apporte une information nécessaire au calcul de la valeur alimentaire et à l’élaboration des rations pour ne rien gaspiller. Comme il n’existe pas d’équation de l’Inra pour les mélanges, Arvalis-Institut du végétal donne des conseils pour établir des estimations au plus proches de la réalité.

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Autonomie : Du méteil pour remplir les granges et les silos