L’Efsa (Autorité européenne de sécurité des aliments) vient de publier un rapport sur les résidus de pesticides présents dans les aliments dans l’Union européenne pour l’année 2018.
Ce dernier est basé sur les données collectées grâce aux activités de contrôle menées au niveau national par les États membres de l’Union européenne, par l’Islande et par la Norvège, et comprend à la fois un échantillonnage ciblé et aléatoire.
Les programmes nationaux de contrôle sont basés sur les risques probables ; ils ciblent des produits susceptibles de contenir des résidus de pesticides ou des produits pour lesquels des infractions légales ont été identifiées au cours des années précédentes. « Ces programmes fournissent des informations importantes aux gestionnaires du risque mais, contrairement aux données du programme coordonné par l’Union européenne, ils ne fournissent pas une image statistiquement représentative des niveaux de résidus que l’on peut s’attendre à trouver dans les aliments présents en magasin à travers l’Europe », rappelle toutefois l’Efsa.
91 015 échantillons analysés
Le taux de dépassement des LMR (limites maximales de résidus) est passé de 4,1 % en 2017 à 4,5 % en 2018. Les pourcentages d’échantillons provenant du marché intérieur de l’Union européenne (63 %) et ceux provenant de pays tiers (27 %) sont restés stables par rapport à 2017 (64 % et 29 %, respectivement) à l’exception d’une augmentation du nombre d’échantillons d’origine inconnue (7 % en 2017 contre 10,1 % en 2018).
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Au total pour l’année, 91 015 échantillons ont été analysés en 2018, dont 95,5 % se situaient ainsi dans les limites légales autorisées. En ce qui concerne le sous-ensemble de 11 679 échantillons analysés dans le cadre du programme de contrôle coordonné par l’Union européenne (collecte aléatoire), 98,6 % des échantillons se situaient dans les limites légales.
« Depuis de nombreuses années, ce rapport soutient le travail déployé par la Commission européenne et les États membres pour garantir une utilisation à bon escient des pesticides, conformément à la législation et aux objectifs de l’Union européenne en la matière, a indiqué Bernhard Url, directeur exécutif de l’Efsa. Une collecte efficace et une analyse rigoureuse de ces données sont d’une importance capitale pour garantir la sécurité des aliments vendus dans l’Union européenne. »
Bananes, poivrons, aubergines et raisins de table
L’Efsa précise que la section consacrée aux données collectées de façon aléatoire est particulièrement utile car elle couvre le même panier de produits sur une rotation de trois ans, ce qui signifie que des tendances à la hausse ou à la baisse peuvent être identifiées pour des produits spécifiques.
Par exemple, entre 2015 et 2018, la proportion d’échantillons qui présentaient des dépassements de résidus a augmenté dans les bananes (de 0,5 % à 1,7 %), les poivrons (1,2 % à 2,4 %), les aubergines (0,6 % à 1,6 %) et les raisins de table (1,8 % à 2,6 %). En revanche, les dépassements ont baissé en 2018 par rapport à 2015 pour les brocolis (de 3,7 % à 2 %), l’huile d’olive vierge (0,9 % à 0,6 %) et les œufs de poule (0,2 % à 0,1 %).
Pas de problème pour la santé
Dans le cadre de son analyse des résultats, l’Efsa a également réalisé une évaluation des risques alimentaires. Cette évaluation suggère que les produits alimentaires analysés en 2018 ne sont pas susceptibles de constituer un problème pour la santé des consommateurs.
Toutefois, un certain nombre de recommandations sont formulées pour accroître l’efficacité des systèmes de contrôle européens (par exemple, optimiser la traçabilité) et continuer ainsi d’assurer un niveau élevé de protection des consommateurs.
Cette année, l’Efsa a par ailleurs transposé les résultats du programme coordonné de contrôle en diagrammes et graphiques navigables de façon à rendre les données plus facilement accessibles à des non-spécialistes.