Gilbert Lataillade (Pyrénées-Atlantiques)
Dans le numéro 3703 de
La France agricole
du 7 juillet, page 11, un lecteur éleveur de poulets label, Marc Retho, se dit ulcéré par l’absence de prise en compte de l’intérêt général par les producteurs de palmipèdes dans l’épidémie d’
Influenza
aviaire.
Je souhaite lui rappeler que la présence d’anticorps n’inclut pas obligatoirement celle des virus, les analyses virales devant pour cela en témoigner. Les couvoirs locaux auxquels il est fait allusion dans ce courrier exploitent de vieilles races de canards qui résistent bien sans traitement ni vaccin à plusieurs maladies infectieuses, mais aussi à celle de Derzi, au choléra et à H5N1, H5N8. S’ils résistent à ces maladies, c’est tout simplement parce que comme vous et moi, ils ont des anticorps.
Les vétérinaires qui ont rédigé dans votre édition du 19 mai, numéro 3696 de La France agricole (p. 10) un article sur les couvoirs locaux, n’ont pas oublié les bases fondamentales de leur métier. Monsieur Retho pense qu’ils devraient prendre de la hauteur. Mais de quelle hauteur s’agit-il donc ? Celle peut-être de nos administrations, qui elles, semble-t-il, en ont pris un peu trop, jusqu’à leur donner des vertiges, en oubliant les bases de leur métier ? Quand on pense aux abattages irresponsables qu’ils ont ordonnés, on pourrait penser que les trusts de l’agroalimentaire ne sont pas bien loin, dans l’espoir d’être les seuls à produire du foie gras à leur façon.
Peut-être, en aidant nos chercheurs, trouvera-t-on un jour un vaccin ? On peut croire aussi que dans ce domaine il pourrait y avoir un réservoir de gènes à exploiter.
En attendant, les virus sont là, et d’autres viendront malgré la soi-disant éradication. Comme il est dit en page 14 du même numéro 3703, « les conditions d’élevage intensif favorisent un bouillon de culture propice à la multiplication virale ». Il est évident qu’à l’avenir il faudra vivre avec la présence des virus à moins que l’on décide d’abattre toute la faune sauvage… Ce qui est bien sûr une absurdité !
À ce jour, des dizaines de milliers d’agriculteurs accouveurs, éleveurs, gaveurs, conserveurs sont sur la corde raide. Peut-être un jour voudront-ils savoir où sont les responsables de ce gâchis ?