Ne pas traiter ou fertiliser lorsque le vent souffle est une question de bon sens et fait partie des bonnes pratiques mises en place par tous les agriculteurs. Néanmoins, dans certaines parcelles, en particulier celles qui sont proches du littoral ou au sommet de plateaux, le vent est présent toute l’année et il faut trouver des solutions alternatives pour réaliser des passages efficaces sans gaspiller l’engrais et les produits phyto.
Une rampe spécifique
Le système qui a fait ses preuves est celui de la manche à air, commercialisé à l’origine par Hardi-Evrard sous le nom de Twin Force. Deux turbines, situées sur chaque bras de la rampe, alimentent une gaine d’air. Ce dernier est ensuite évacué par des trous. Le jet d’air modifie la direction du produit pulvérisé, en fonction des réglages, à plusieurs centimètres au-dessus des cultures. L’orientation des buses et du jet d’air est simultanée, elle se modifie en continu depuis la cabine, vers l’avant ou l’arrière. Ce système pointu demande de l’attention et il faut modifier le réglage à chaque changement de direction, en fonction du sens du vent.
Dans la liste officielle
Le ministère de l’Agriculture vient de mettre à jour la liste des buses reconnues officiellement comme présentant une efficacité minimale de 66 % pour réduire la dérive de pulvérisation. Dans cette liste se trouve aussi désormais le dispositif Twin Force d’Hardi-Evrard. Il est néanmoins important de préciser que, quels que soient les dispositifs mis en œuvre, il est interdit de traiter dès que la vitesse du vent atteint une intensité supérieure à 3 sur l’échelle de Beaufort, soit environ 19 km/h. Les limites de ces manches à air, qui se trouvent autour de 28 km/h, ne seront donc pas atteintes en France.
La réduction des IFT impose une efficacité maximale lors de l’application. Pour cela, il est nécessaire que le produit pulvérisé pénètre au mieux dans la végétation. Ceci n’est pas toujours évident aux stades avancés avec le développement aérien de certaines cultures.
C’est pourquoi une société néerlandaise, Wingssprayer, a un dispositif qui couche temporairement les plantes au passage du pulvérisateur. Double Wing (en photo) utilise des flux d’air qui se créent naturellement lors de la conduite du pulvérisateur. Ici, les buses sont placées dans un tunnel qui va canaliser le flux d’air pour que ce dernier plaque les gouttelettes sur leur cible. Il isole les buses de toute perturbation par le vent et couche la culture au passage du pulvérisateur.
Ce dispositif reprend le principe d’une rampe dotée d’une manche à air, sans avoir à recourir à une assistance à air. Toutefois, il n’offrira pas autant de flexibilité, notamment la possibilité de diriger la pulvérisation vers l’avant.