Le nettoyage de l’intérieur et de l’extérieur du pulvérisateur est une étape aussi réglementée que le reste du chantier de traitement. Lorsque le rinçage du fond de cuve et le nettoyage de l’appareil ont lieu sur le site de l’exploitation, l’article 11 de l’arrêté́ du 4 mai 2017 précise que les effluents phytosanitaires et les déchets générés par l’utilisation des produits phytosanitaires, autres que ceux qui respectent les conditions d’épandage et de vidange au champ, doivent être éliminés conformément à la réglementation en vigueur du code de l’environnement.
Collecte et stockage
Ainsi, le rinçage du fond de cuve du pulvérisateur est autorisé́ sur le site de l’exploitation à condition de collecter et stocker les effluents phytosanitaires, puis de les éliminer par l’intermédiaire d’un prestataire agréé. L’agriculteur peut aussi s’équiper d’un procédé de traitement des effluents de type BioBac.
Au champ, l’épandage du fond de cuve est autorisé s’il est dilué avec un volume d’eau égal à au moins cinq fois le volume du fond de cuve. Il doit être réalisé sur la parcelle venant de faire l’objet du traitement, jusqu’au désamorçage de la pompe du pulvérisateur, en s’assurant que la dose totale ne dépasse pas la dose maximale autorisée. De son côté, la vidange du fond de cuve, après dilution et épandage, est autorisée si la concentration en matière active est divisée par 100 par rapport à la concentration initiale de la bouillie.
L’opération doit être effectuée sur un sol capable d’absorber ces effluents.
5. Equipement.
Certains constructeurs spécialisés comme Lechler proposent des buses rotatives qui s’installent à l’intérieur des cuves pour améliorer le lavage. Ces buses sont recommandées pour les bouillies difficiles à nettoyer comme celles à base de poudres
Le calcul de la dilution est indispensable pour déterminer la concentration finale du fond de cuve et la possibilité de l’épandre sur la parcelle. Si votre fond de cuve fait 50 litres, pour obtenir une dilution au 1/6e, il faudra ajouter 250 litres d’eau. Pour réaliser une dilution au 1/100e, vous choisissez le nombre d’apports en eau. Si vous ne faites que 2 apports au total, il faudra tout d’abord 250 litres pour une dilution au 1/6e, puis 783 litres pour une dilution au 1/100e, soit un total de 1 033 litres d’eau. Vous pouvez réaliser une économie d’eau si vous augmentez le nombre de rinçages, puisque la concentration en bouillie sera plus faible à chaque dilution, à partir de la deuxième. Dans l’exemple précédent, si vous choisissez de faire 3 apports d’eau au lieu de 2, vous n’utiliserez que 558 litres d’eau au total.
Parce que le calcul de ces dilutions est fastidieux, plusieurs constructeurs de pulvérisateurs et fournisseurs de produits phytos proposent des réglettes qui permettent de calculer le volume d’eau nécessaire. Ces réglettes se présentent généralement sous forme de disque. L’agriculteur sélectionne le volume de fond de cuve après désamorçage de la pompe, puis le volume d’eau à introduire pour obtenir une dilution au 1/6e. Enfin, il faut choisir le séquençage d’apports successifs en eau pour obtenir une dilution finale au 1/100e. La réglette affiche alors le volume d’eau total à introduire.