Plus que des tests grandeur nature, nombre de robots sont déjà commercialisés, pour la plupart dans un objectif de désherbage mécanique. Mais la pulvérisation de précision n’est pas en reste.
Ainsi, la société suisse Ecorobotix met sur le marché, cette année, son robot de traitement. La particularité de celui-ci réside dans le fait qu’il est non seulement autonome en énergie, mais aussi dans sa façon d’arpenter et de pulvériser. En effet, le robot comporte dans sa partie supérieure un grand panneau photovoltaïque. En conditions optimales, il pourrait travailler jusqu’à 12 heures par jour sans contrôle humain, grâce à l’énergie solaire. Il n’y a pas de batteries à recharger. Le taux de détection des herbes à traiter est présenté comme supérieur à 95 %. La reconnaissance se fait par caméra et le robot est guidé par GPS RTK. Le système embarqué détecte la présence et la position des adventices sur la ligne de semis et entre les lignes. Deux bras robotiques appliquent ensuite une microdose d’herbicide de manière ciblée, uniquement sur les adventices détectées. La vitesse de déplacement s’adapte à la densité des mauvaises herbes. L’utilisation de la machine est optimale en complément d’une première application standard d’herbicide, comme solution de rattrapage très économe en désherbant. Le robot est entièrement contrôlé et configuré par une application sur smartphone.
Application précise
Si les traitements aériens par hélicoptère et avion sont interdits, des spécialistes continuent de développer des drones pulvérisateurs pour les marchés où ils sont autorisés.
C’est le cas du poids lourd chinois Dji, qui s’autorisait à présenter un modèle lors du dernier Sima. Le MG-1S est une amélioration du MG1, lancé en 2015. Il s’agit d’ un drone pulvérisateur qui emporte 10 litres de bouillie et qui peut traiter 1 hectare en 10 minutes. Trois radars sont disposés, au lieu d’un seul auparavant. La pulvérisation peut ainsi varier en fonction de la vitesse de l’appareil. Elle utilisera deux ou quatre buses.
Drone.
Les robots ont le vent en poupe
Les initiatives pour développer des solutions robotisées de désherbage sont de plus en plus nombreuses. Ainsi, le 14 juin 2017, aux Rob’olympiades du salon Les Culturales, qui s’est déroulé près de Reims, trois groupes d’étudiants ont présenté leurs projets. Le défi était de réaliser un robot respectueux de l’environnement, axé sur le désherbage des betteraves. Trois méthodes ont été proposées. La première se basait sur la différence de couleur entre le sol de l’interrang et les adventices pour une pulvérisation ciblée. Un deuxième robot était doté d’un bras articulé guidé par deux caméras. Le troisième proposait un travail du sol guidé par deux flexibles.
En 2017 également, Axema et Irstea ont initié le projet Robagri. L’objectif est de rassembler les acteurs publics et privés de l’agroéquipement autour d’une même structure, pour faciliter la conception, la certification et la mise sur le marché de robots innovants. Partie prenante du projet, Vitibot teste un robot chenillard de traitement sur vigne. La société va aussi commercialiser le Bakus, un robot de désherbage mécanique. Elle promet une version de pulvérisation confinée pour la suite.