Les filtres et les joints de cabine jouent un rôle essentiel dans la protection du chauffeur lors du traitement. À condition de respecter scrupuleusement les préconisations.
Traiter avec la vitre ouverte est une pratique d’un autre temps que l’on observe encore fréquemment dès le mois de mai. Toutefois, il ne suffit pas de fermer les portes et les vitres de la cabine pour être totalement protégé de la contamination. En effet, toutes les cabines ne se valent pas.
Quatre classes selon la protection
Les cabines sont réparties en quatre classes en fonction de leur niveau de protection contre les poussières, les aérosols et les vapeurs.
Les cabines de classe 1, qui équipent les tracteurs de faible puissance et les modèles un peu anciens, ne protègent pas le chauffeur, excepté de la pluie. Elles n’ont aucune exigence sur le débit d’air neuf et la pressurisation. Paradoxalement, ce sont ces tracteurs qui sont affectés au travail avec les pulvérisateurs traînés, celui de tête étant réservé au semis et au travail du sol.
Les cabines de catégorie 2 sont les plus rencontrées. Elles protègent contre les poussières et garantissent un débit d’air neuf de 30 m3/h, ainsi qu’une pressurisation de 20 Pa. La présence d’un indicateur de pression est facultative.
La catégorie 3 est plus rare sur les tracteurs mais assez fréquente sur les automoteurs de pulvérisation. Elle protège le chauffeur des poussières et aérosols. Elle garantit les mêmes débits d’air neuf et pressurisation que la classe 2 mais la présence d’un indicateur de pression à bord est obligatoire.
Enfin, la classe 4 est celle qui protège intégralement le chauffeur, y compris des vapeurs, grâce à une étanchéité renforcée. Seuls certains automoteurs et quelques tracteurs viticoles sont équipés d’une telle cabine.
L’efficacité des filtres est souvent remise en cause sans qu’aucune étude fiable n’ait étayé ce propos. Néanmoins, l’inspection du travail insiste sur un point : pour être efficace, un filtre doit être entretenu et remplacé régulièrement (toutes les 40 heures pour certains), y compris un filtre à charbon actif.
Trois dispositifs combinés
Pour être totalement protégé, le chauffeur peut combiner trois types de filtres : le préfiltre à grosses particules, placé en amont du filtre d’épuration pour protéger des poussières et aérosols, le filtre anti-aérosol, qui doit être conforme à la norme EN 143:2000, et enfin le filtre antigaz à charbon actif de classe A, qui traitera l’éventuelle évaporation du produit retenue par le filtre précédent. Selon les marques et les fournisseurs, ce kit de protection coûte entre 70 et 500 euros.
Le préfiltre s’entretient de la même façon qu’un filtre de cabine classique. En revanche, les filtres spécifiques à la pulvérisation (aérosols et charbon actif) doivent faire l’objet d’une attention particulière. La plupart des MSA régionales conseillent de les retirer après les traitements, même si le tracteur n’est pas affecté à d’autres travaux. Cette manipulation évite la saturation du charbon en vapeur d’eau.
Des filtres bien remisés
Les deux éléments doivent être conservés dans des emballages hermétiques et manipulés en prenant toutes les précautions d’usage. Cette technique reste la plus efficace pour préserver l’intégrité des filtres, mais les démontages successifs peuvent endommager les joints du compartiment accueillant les filtres. Ces derniers devront eux aussi être vérifiés régulièrement. Il faut savoir qu’un filtre à charbon saturé relargue les particules toxiques, ce qui engendre une contamination involontaire de la cabine. Les MSA tiennent à la disposition de leurs assurés des protocoles détaillés sur l’installation et le remplacement des filtres de cabine.