«Si le seuil d'étiquetage européen est fixé à 0,9% d'organismes génétiquement modifiés, le seuil pratique que les opérateurs emploient est de 0,1%», a rappelé Yves Bertheau, de l'Inra, coordinateur du programme de recherche européen Co-Extra (coexistence et traçabilité), lors de la présentation des résultats, le mardi 2 juin 2009.
«Cette réalité prouve que la coexistence entre cultures OGM et non OGM n'est possible qu'en employant des distances d'isolement importantes ou des zones de production dédiées», a-t-il précisé. Il reste à définir ces zones dédiées aux produits OGM ou non OGM d'un point de vue scientifique, technique et juridique.
Filières différenciées
«La coexistence est possible, a-t-il ajouté, à condition que les deux filières, OGM et non OGM, soient valorisées et que les produits soient différenciés, notamment par le prix (lire l'encadré ci-dessous).»
Ce programme européen Co-Extra, d'une durée de quatre ans, traite de la coexistence des filières OGM et non OGM, ainsi que de la traçabilité des OGM dans l'alimentation animale et humaine.
Avec cinquante et un partenaires issus de dix-huit pays, il a bénéficié d'un budget de 22 millions d'euros, financés à hauteur de 13,5 millions d'euros par l'Union européenne.
Produits animaux étiquetés «sans OGM»Dans un avis publié le 19 mai, le Conseil national de la consommation se dit favorable à l'étiquetage «sans OGM» des produits animaux issus de filières d'alimentation contenant moins de 0,9% d'OGM. L'allégation «animaux nourris sans utilisation d'OGM» pourra s'appliquer sur les produits bruts non transformés, préemballés ou non, issus d'animaux d'élevage (viandes, y compris les abats et la viande de volaille, animaux aquatiques,oeufs). Le lait et les produits laitiers ne sont pas concernés. (Isabelle Escoffier) |
par Florence Mélix (publié le 5 juin 2009)