Fenaison Dossier Un retourneur d’andains extensible jusqu’à 9 m et repliable

Agriculteur retraité, Jean Bru a développé, en 2004, son propre retourneur d’andains. Ses fils ont repris l’exploitation de polyculture élevage d’une surface de 130 hectares, située dans le Tarn.

« À la ferme, la fenaison se déroule de la façon suivante : une fois la matière fauchée, elle est laissée sur place pendant 24 heures sans être manipulée. Passé ce délai et en fonction de la météo, je vais retourner les andains sur sol sec », explique Jean. Par rapport au fanage, cette méthode permet à la rosée d’avoir moins d’incidence car elle n’impacte que les andains et non l’ensemble de la surface. « Un second avantage vient du fait que je ne roule jamais sur mon foin et donc je ne l’abîme pas », poursuit le retraité. Le fait de ne plus disperser les andains permet aussi de ramasser plus de matière. « Lors des premières coupes, il m’est arrivé de retourner jusqu’à quatre fois les andains pour qu’ils sèchent bien », précise l’inventeur.

Trois andains à la fois

« Avant de concevoir ce matériel, j’utilisais un petit andaineur pour retourner deux andains en même temps mais celui-ci ne fonctionnait pas bien et était peu pratique sur la route car non repliable. J’ai créé ce modèle afin qu’il soit plus facile à employer et, surtout, qu’il travaille sur 9 mètres, soit 3 andains. De plus, il est repliable », rappelle Jean.

Les deux toupies situées aux extrémités sont montées sur des bras escamotables. Celles-ci proviennent d’un vieil andaineur sur lequel les supports de dents ont été raccourcis. L’entraînement a lui aussi était modifié. Désormais, trois moteurs hydrauliques actionnent les trois toupies. « À l’origine, ces moteurs étaient entraînés directement par l’hydraulique du tracteur mais l’huile chauffait beaucoup et ça demandait trop de puissance. Du coup, j’ai installé une centrale hydraulique entraînée par une prise de force sur la machine. » L’hydraulique alimente ensuite trois électrovannes. Deux sont dédiées au repliage gauche et droite, et la dernière gère la largeur de travail. Le support des roues a également était modifié.

L’angle de piquage des râteaux s’ajuste avec la longueur du troisième point. Pour tourner avec la machine en fonctionnement, il faut lever un peu les extrémités. Deux béquilles viennent supporter le tout lorsque l’engin est remisé. « J’ai renforcé le châssis au début car j’avais un peu de casse », ajoute Jean. Sur le bras droit, lorsque la machine est complètement repliée, un clapet vient accoupler les deux bras pour éviter qu’ils ne se déplient sur la route.

Rendement de 6 ha/h

Le rendement est d’environ 6 ha/h pour une vitesse de travail de 8 à 12 km/h. Le poids de l’ensemble est de 1,2 t. « Lors des premiers passages, je fais tourner les toupies plus vite car la matière est plus dense, ajoute l’ex-exploitant. Jusqu’à l’année dernière, j’utilisais mon invention. Depuis, je laisse mes fils travailler avec. »