Plus de 1 000 t de paille et de foin doivent être chargées sur des plateaux chaque année par le Gaec du Forestier, à Savournon, dans les Hautes-Alpes. Luc Achard a donc fabriqué une pince qui facilite la manipulation des balles. « J’en ai fait une première version il y a huit ans, explique l’agriculteur. La seconde, plus grande et plus mobile, date d’il y a trois ans. » Cet outil fait maison se distingue de ce qui existe sur le marché par des fonctions supplémentaires. En plus de l’ouverture de la pince et du cavage, Luc a installé deux vérins qui offrent deux sens de rotation à la balle.

Chargements facilités

Les bottes peuvent tourner autour d’un axe vertical. « Il n’y a plus besoin d’arriver perpendiculairement au plateau pour poser correctement une botte, glisse Luc. C’est également très pratique pour le stockage au bâtiment. » Pour atteindre les recoins dans le fond des hangars, ou les zones situées juste derrière les piliers, le chauffeur du té­lescopique est plus serein et peut mieux ranger les bottes.

Le deuxième axe de rotation autour duquel peut tourner la pince est perpendiculaire au premier, à l’horizontal. Il est notamment intéressant pour s’adapter aux terrains pentus, nombreux dans la région. Même dans ces zones à la topographie compliquée, il est possible de prendre la botte proprement, avec le plan de la pince parallèle à celui de la botte. « Cela évite d’éclater une botte parce qu’elle est mal prise. »

Environ 3 500 euros

Les rotations se gèrent directement depuis la troisième fonction du joystick. Luc a acheté un boîtier d’électrovannes pour ces applications. « Je suis équipé d’une sertisseuse hydraulique, précise-t-il. Cela m’aide à me faire plaisir en poussant loin les démarches d’auto­cons­truction. » Pour fabriquer cette pince, il a acheté des flexibles, des vérins, de l’acier, des électrovannes et des dents. Il en a eu pour environ 3 500 euros de pièces. « En cas de casse, il m’arrive de prendre des pièces sur une pince que j’avais achetée toute faite. Je ne m’en suis presque jamais servi, confie l’agriculteur inventeur. Quand on a goutté à la pince rotative, on ne veut plus revenir en arrière ! »

Au-delà du gain de temps, c’est surtout la facilité de manipulation et le confort au travail que Luc met en avant. Il a néanmoins prévu de modifier légèrement son outil cet hiver. « Il va rester identique dans son fonctionnement, mais je vais remplacer le vérin de rotation par un autre moins puissant, précise l’agriculteur. Celui-ci est trop fort et a déjà cassé le cadre d’acier sur lequel il est fixé. » Ce changement devrait être un jeu d’enfant pour l’inventeur qui a d’autres réalisations à son actif, dont un cultivateur à dents.

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