«Trois heures suffisent à distribuer la ration des va­ches pour une semaine à dix jours », expose Jérôme Joubert, directeur de l’exploitation du lycée agricole de Pixérécourt. De fin novembre à fin mars, ainsi qu’en juillet et août lors des étés secs, les 70 laitières - conduites au pâturage le reste de l’année - reçoivent de l’ensilage d’herbe désilé en cubes, en libre-service. Le fourrage est distribué avec une désileuse attelée à l’arrière du tracteur. « La table d’alimentation peut accueillir jusqu’à 12 blocs de 2,50 m de large et 80 cm de profondeur », détaille-t-il.

Pas de conservateur

Pour assurer une ingestion régulière, des cornadis mobiles sont installés de part et d’autre du couloir d’alimentation. « Nous disposons de 30 places. À me­sure que les vaches consomment le fourrage, nous avançons les cornadis vers le centre, à raison de deux à trois fois par jour. » L’objectif est de faire « grignoter » les bêtes directement sur le cube. « Cela permet aux vaches dominées de manger du fourrage frais, au même titre que les dominantes », souligne le directeur d’exploitation. La quantité de refus reste modérée, de l’ordre de 200 kg bruts pour 8 tonnes distribuées.

La réussite de ce système repose sur un ensilage bien conservé. À la faveur de terres portantes, un déprimage des parcelles de fauche est réalisé le plus tôt possible. La repousse est récoltée autour du 20 mai. « Faire un ensilage d’herbe tardif permet de limiter le risque d’avoir de mauvaises conditions météo, et d’assurer un bon séchage. Nous visons un taux de matière sèche (MS) de 65 % sans utiliser de conservateur. »

Au silo, le fourrage est étalé en couches successives par parcelle. « Nous récoltons des espèces variées : ray-grass hybride/trèfle, luzerne pure, mélange dactyle/luzerne. Or, le fourrage distribué doit être homogène. » Les silos couloirs sont « indispensables » et facilitent le tassement et la reprise à la désileuse.

En moyenne, le fourrage atteint une valeur énergétique de 0,88 UFL. Concernant l’azote, il affiche environ 83 g/kg de MS de PDIN et 88 g/kg de MS de PDIE. La complémentation, portée sur l’énergie, est assurée au Dac. « Environ 3 kg d’orge aplatie par vache et par jour sont distribués entre le vêlage et la mise à l’herbe. Les mises bas ont lieu en majorité entre janvier et mars. Il s’agit de maintenir les vaches en état pour la reproduction. » Les résultats sont au rendez-vous. L’intervalle moyen entre deux vêlages est de 357 jours. Quant au niveau de production, il s’établit en moyenne à 5 000 kg/vache/an. (1)

La ferme de Pixérécourt utilise les cubes désilés depuis 2008. « Auparavant, la ration était distribuée dans une auge à l’intérieur du bâtiment, retrace Jérôme. Il fallait le faire pendant que les vaches étaient dans le parc d’attente pour la traite. Cela mobilisait deux personnes dès 6 h du matin. » L’exploitation repose exclusivement sur le salariat et ce système avait trouvé ses limites. « Désormais, le week-end, trois minutes suffisent pour affourager seul le troupeau. »

(1) Croisement rotatif (prim’holstein, montbéliarde, normande, jersiaise, vosgienne, rouge suédoise).

 

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