Dans son village vendéen de Saint-Maurice-des-Noues, Joseph Roustan ne passe pas inaperçu au volant de son Fendt GT dont le pont avant a été entièrement modifié pour accueillir sa bineuse. Et pourtant, il n’en est pas à sa première machine insolite puisque son atelier abrite, entre autres curiosités, un chenillard Morooka et un tracteur Ursus.
Joseph Roustan s’est installé sur l’exploitation familiale en 2005 et a été rejoint par sa sœur Anne. Ensemble, ils ont décidé de se convertir à l’agriculture biologique et de recentrer la production sur les œufs, les légumes, les pommes de terre et un peu de céréales, maïs et tournesol. Dès le début, le problème du désherbage mécanique s’est posé. « J’ai visité l’exploitation de Jacques Morineau, la référence de l’agroécologie en Vendée, et j’ai découvert son tracteur Fendt GT équipé d’une bineuse. J’ai été convaincu », se souvient Joseph.
L’agriculteur se met alors en quête de la perle rare, qu’il finit par dénicher dans la Marne, pour 1 500 euros. Ce tracteur, qui a eu son heure de gloire dans les années 1990, possède la particularité d’abriter le moteur sous la cabine et donc d’avoir deux poutres libres à l’avant pour accueillir différents outils, dont une bineuse. Seul problème, l’exploitation possède déjà sa propre bineuse, un modèle Einböck dont Joseph est satisfait et il n’est pas question pour la fratrie d’investir dans un modèle adapté au GT.
25 kg de baguettes de soudure
Bricoleur-né, Joseph se met en tête de remplacer les poutres d’origine par un portique qui pourra accueillir sa bineuse. Il ne lésine pas sur la qualité de l’acier, avec une épaisseur de 10 mm. Deux mois de travail et plus de 25 kg de baguettes de soudure plus tard, le nouveau châssis est terminé et prêt à être installé sur le tracteur. « Je me suis repiqué sur le berceau du chargeur, afin d’avoir une base solide », précise Joseph. L’essieu avant d’origine est ensuite remonté et l’ensemble est peint aux couleurs du constructeur bavarois. « Il n’y a qu’un seul vérin sur le portique, celui qui sert à relever la bineuse, remarque l’inventeur. Les flexibles hydrauliques sont logés le long de la poutre de droite. « À l’avant du portique, j’ai installé un bac à pierres qui s’avère bien utile dans nos parcelles », précise Joseph.
Sa bineuse prend désormais place sans difficulté sous bâti, tout en respectant le gabarit routier. L’agriculteur modifie rapidement l’écartement pour passer du maïs aux pommes de terre et a rajouté des houes rotatives à l’arrière pour effectuer les rattrapages sur le rang. « Je réalise au moins cinq passages par an en maïs et tournesol. Grâce à mon invention, j’ai une vue imprenable sur la bineuse et je peux me passer d’un système de guidage coûteux par caméra ou RTK », glisse Joseph. L’agri-inventeur pointe toutefois des défauts de jeunesse sur sa machine. « Si c’était à refaire, je monterais une articulation à 15° afin de corriger une légère tendance à déraper. »
Sommaire
Concours agri-inventeurs : Notre palmarès des 20 meilleures réalisations
- Concours agri-inventeurs : Notre palmarès des 20 meilleures réalisations
- Elevage : Lutter contre la gale des brebis avec une baignoire mobile
- Semoir : Une réalisation pour se lancer dans le semis direct
- Grande largeur : Un outil sur mesure pour davantage de débit de chantier
- semoir à dents : Un outil maison pour se convertir au semis direct
- Clôture : « Mon enfonce-pieux s’incline dans toutes les directions »
- POmmes de terre : Une arracheuse pour ouvrir les champs
- VEaux : Des lots homogènes grâce aux nourrisseurs de grande capacité
- Contention : « Nous intervenons sur le troupeau en toute sécurité »
- Alimentation : Une distributrice de farine pour les porcs en plein air
- Travail du sol : « J’ai conçu mon décompacteur pour réduire le labour »
- TRavail du sol : « Un fissurateur en complément de mon semoir »
- Désherbage : Un pont avant maison pour installer la bineuse
- Robot de traite : « Mon programme pilote l’ouverture de la barrière du box d’isolement »
- Semis : Un vieil épandeur d’engrais converti en trémie de ravitaillement
- Entretien : Une tête de lavage orientable pour les caillebotis
- Manutention : « Ma pince à balles tourne autour de deux axes »
- Fenaison : Un retourneur d’andains extensible jusqu’à 9 m et repliable
- Contention : Un parc de contention mobile pour intervenir dans les pâtures
- Confort de travail : Ravitailler le semoir grâce à un tank à lait
- Manutention : Un godet désileur de betteraves transformé en remplisseur de big-bags