TRavail du sol Dossier « Un fissurateur en complément de mon semoir »

Nous avions déjà rencontré Vincent en 2018. Il nous avait alors présenté sa première réalisation, un semoir de semis direct de 3 m porté. Ce professeur de machinisme, fils et frère d’exploitant, passe une partie de son temps à développer l’agriculture de conservation sur les exploitations familiales. Après plusieurs années particulières, comme celle de 2019, très humide, il a complété sa première réalisation avec une poutre fissuratrice.

Cette dernière devait répondre à trois problématiques : effacer les traces de roues, éloigner le semoir du tracteur pour faciliter le réglage des roues de jauge du semoir. Enfin, le semoir étant attelé sur cette poutre, elle doit être capable de supporter son poids. « Au début, je voulais surtout décompacter derrière les roues du tracteur, mais quitte à faire un châssis avec des dents, autant aller plus loin et travailler sur toute la largeur. Je me suis alors inspiré de semoirs présents sur le marché, comme le Claydon. »

Le principe est qu’une dent fine vienne travailler en profondeur entre deux rangs de semis. Sur le modèle de Vincent, 8 dents espacées de 38 cm travaillent devant un semoir à 16 descentes. « Le but est de donner de la porosité au sol, notamment dans les terres argileuses, mais aussi d’aider à la germination », explique Vincent.

Un outil polyvalent

Réalisée en 2020, cette poutre a été pensée pour être modulable. Grâce à quatre trous de réglage par dent, ces dernières peuvent travailler à quatre profondeurs différentes. Il est également possible de les escamoter. « Ainsi, je n’ai pas besoin de décrocher la poutre si je ne veux pas m’en servir. J’en ai pour environ 5 minutes à modifier la position des 8 dents », indique Vincent.

Ce dernier fourmille d’idées lorsqu’il s’agit de rendre sa machine plus polyvalente. Cette dernière possède un attelage trois points, il est donc possible d’y atteler d’autres outils que le semoir. « Je teste l’incorporation des micro-organismes dans le sol, entre 10 et 20 cm. Pour cela, j’utilise une rampe avec une descente derrière chaque dent. J’attelle ensuite un petit pulvérisateur porté à la place du semoir. Je réfléchis également à la possibilité d’incorporer un produit solide », nous glisse Vincent.

Pour ce nouveau projet, le bricoleur pense s’appuyer sur une trémie de semoir Accord, comme celle déjà présente sur son semoir : « Je la disposerai en position frontale, pour plus de simplicité. Il me faudra alors une tête de répartition et une descente par dent. » Avec ce système, il sera possible d’incorporer un engrais minéral ou organique, mais aussi une seconde culture, que ce soit pour l’implantation de couverts ou dans le cas d’une culture associée.

Vincent réfléchit également à disposer des disques ouvreurs à la place des dents. « Il y aurait un disque devant chaque dent du semoir. Ce dernier pourrait ainsi évoluer dans des couverts plus denses. »