Les chasseurs viennent de battre un nouveau record : sur la campagne cynégétique, qui court du 1er juillet 2015 au 30 juin 2016, ils ont abattu 667 000 sangliers, 562 000 chevreuils et 59 000 cerfs. Les dégâts de gros gibier sur les cultures se chiffrent à 30 millions d’euros (M€) par an en moyenne sur les dix dernières campagnes, avec 15 000 à 20 000 ha endommagés chaque année. Cette surpopulation suscite l’exaspération chez les exploitants sinistrés et empoisonne les relations entre chasseurs et agriculteurs.
La bête noire n’est pas la seule préoccupation des agriculteurs : la multiplication des cervidés et leur colonisation du territoire deviennent une source d’inquiétude.
Agriculteurs et chasseurs partagent le ras-le-bol des dégâts et de leur coût, mais s’opposent sur les solutions. La réforme de l’indemnisation mise en œuvre à compter du 1er janvier 2014 est critiquée. Les syndicats agricoles veulent notamment revoir les barèmes d’indemnisation pour qu’ils couvrent la réalité des dommages subis par les agriculteurs. Ils demandent à l’État de rejouer son rôle et d’imposer des règles strictes aux chasseurs pour qu’ils régulent la faune sauvage. De son côté, Willy Schraen, président de la Fédération nationale de la chasse, affirme : « Si nous payons 100 % des dégâts, nous voulons maîtriser 100 % du territoire […]. Nous acceptons de porter la responsabilité des dégâts à condition de gérer la chasse sans intervention publique. C’est celui qui paye qui commande. » (1) Le 16 décembre, il a annoncé une prochaine réunion à l’Elysée afin d’engager des réformes de la chasse.
(1) Retrouvez l’intégralité de l’interview sur lafranceagricole.fr