«Il y a environ quatre fois plus de chance de contracter une infection mammaire durant la période sèche, rappelle Olivier Salat, membre de la commission vaches laitières de la SNGTV (1). Les sphincters tardent à se fermer et il n’y a plus l’effet chasse d’eau de la traite pour entraver les pathogènes. »
Assurer ses arrières
Les évolutions physiologiques qui interviennent en début et fin de tarissement (mamelle, appareil digestif, veau) font de ces périodes des étapes à risque. Il apparaît primordial d’assurer les futures lactations en soignant la conduite des vaches taries, souvent reléguées au second plan, d’autant plus si la sécurité du traitement antibiotique est supprimée.
Marylise Le Guénic, vétérinaire à la chambre d’agriculture de Bretagne, rappelle que ce principe s’impose aussi en dehors du cadre du tarissement sélectif : « Les antibiotiques ne permettent pas de se protéger de toute menace, encore moins en fin de période sèche. »
Même si l’obturateur s’affiche comme premier recours, à condition d’être posé dans les règles de l’art, des leviers additionnels peuvent être actionnés. Au tarissement, la rusticité des animaux, une transition alimentaire douce, la réduction de la production laitière et un environnement sain (voir p. 70) vont jouer un rôle essentiel. La durée de la période sèche entre aussi en ligne de compte : « Ni trop courte, pour assurer la bonne reconstitution du tissu sécréteur, ni trop longue pour contenir l’état corporel des animaux », précise Luc Manciaux, vétérinaire BCEL Ouest, qui préconise un délai de 45 à 70 jours.
« Loin des yeux, loin du cœur », très peu pour les vaches taries !
(1) Société nationale des groupements techniques vétérinaires.