L’enquête conduite dans le cadre du projet Casdar Brebis_Link auprès de 45 éleveurs a montré que c’était parfois le hasard qui les avait conduits à valoriser des sur­faces additionnelles avec leurs brebis. « La collaboration naît quelquefois d’une discussion dans les vestiaires du foot ou après qu’un lot de brebis s’est échappé dans la parcelle du voisin. Les propriétaires constatent alors que cela ne pose pas de problème », relate Carole Jousseins, de l’Institut de l’élevage (Idele), lors de la conférence Grand angle ovin, le 4 mai. « Si l’éleveur et le fournisseur de la surface sont voisins, c’est un atout (lire p. 48) », ajoute-t-elle.

Création d’outils internet

Dans les zones où l’élevage est présent, la mise en relation peut parfois être simple. D’autres outils sont en train de voir le jour, alors que l’écopâturage a le vent en poupe. L’application et le site internet Mon berger local sont l’un d’eux. « Les entreprises et collectivités recourent de plus en plus aux animaux pour l’entretien des espaces verts depuis la mise en place du “zéro phyto” », constate Thierry Tunési, président de l’association Naturama, créatrice de ce nouvel outil. Basée dans le Rhône, l’association spécialisée dans l’éveil à l’environnement proposait déjà localement des services d’écopâturage. Elle élargit son terrain d’action et s’associe avec des par­tenaires comme la Fédération nationale ovine (FNO), le réseau autoroutier APRR ou la SNCF. « Nous avons saisi l’opportunité de participer à la création de l’outil, explique Audrey Désormeaux, chargée de mission à la FNO. Mon berger local permet de bénéficier d’un service géolocalisé. » Pour faciliter le partenariat, le syndicat peut aussi fournir des contrats types.

Chaque offre est matérialisée sur une carte de France, soit par une icône représentant un brin d’herbe pour ceux qui proposent des surfaces, soit par un dessin évoquant un berger pour les propriétaires d’animaux en recherche de zones à pâturer. « Dans les deux cas, en plus de la localisation, chacun peut détailler son offre et l’accompagner de photos », précise Thierry Tunési. La consultation de l’offre complète est destinée aux seuls adhérents. Pour un éleveur, celle-ci coûte 5 €/mois, soit 60 € pour l’année. Pour les détenteurs de terrain, le prix va de 60 €/an et par surface proposée à 500 €/an en version illi­mitée. « L’outil est récent et toutes les zones ne sont pas encore couvertes, notamment à l’ouest. L’offre va s’étoffer au fil du temps, 300 parcelles dispo­nibles sont d’ores et déjà en attente de brebis », précise le responsable.

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