Couper sa récolte et la laisser en andain avant de la battre quelques jours plus tard est une méthode originaire d’Amérique du Nord. Elle est née du besoin d’avancer les dates de récolte afin d’éviter les intempéries, mais également d’avoir une maturité plus homogène. Dans l’Hexagone, les contraintes ne sont pas les mêmes, et pourtant, la technique fait son chemin. Pour l’appliquer, un premier engin, équipé d’une barre de coupe, fauche la culture et la dépose au sol sous forme d’andain.

Outre-Atlantique, la technique existe depuis longtemps et les constructeurs de moissonneuses-batteuses locaux possèdent des windrowers dans leur gamme. Ce sont des machines automotrices uniquement dédiées à la fauche et à l’andainage. Ces machines ne sont pas commercialisées en Europe, faute de marché mais également d’homologation. Cependant, des constructeurs ont développé des coupes adaptables sur des tracteurs pour réaliser cette action. Elles s’attellent à l’avant ou à l’arrière, dans le cas d’un tracteur équipé d’un poste inversé.

Quelques jours plus tard, la moissonneuse-batteuse ramasse cet andain grâce à une tête de récolte étudiée pour cette technique. La aussi, la plupart des constructeurs de machines possèdent déjà cette tête de récolte dans leur gamme.

Réduction des pertes

Sur les cultures telles que le colza, le sarrasin ou les betteraves porte-graines, quand les grains sont secs, la tige est encore verte. Si la récolte à lieu à ce moment là, le taux d’humidité des grains sera hétérogène. Si l’agriculteur décide d’attendre que tout soit parfaitement sec, les gousses les plus hautes deviennent fragiles et risquent de s’égrainer. En fauchant la culture lorsque la tige est verte, l’ensemble va sécher au sol et devenir homogène sans risque de perdre des graines. C’est pour cette raison que la technique est plébiscitée dans les cultures où les pertes sont coûteuses, comme sur du colza semence. Le séchage de la culture étant accéléré, la récolte peut avoir lieu une, voire deux semaines avant la date classique. Cette avance offre la possibilité d’implanter un couvert ou une dérobée avant la prochaine culture. Celui-ci aura plus de temps pour se développer.

Deux passages

Le défaut de la technique est qu’il requiert deux passages dans la parcelle. Ceci entraîne un coût supplémentaire mais aussi du tassement pour le sol. En revanche, la moissonneuse-batteuse consomme moins de carburant lors du battage de l’andain puisque celui-ci est parfaitement sec. Cette technique trouve également sa place en agriculture biologique. En effet, les adventices gênent alors moins le flux de matière puisqu’elles aussi sont sèches.

[summary id = "10022"]