La vingtaine passée de quelques semaines, Camille Lhermite sort à peine de ses études. C’est d’ailleurs pendant ses vacances scolaires et ses week-ends que ce Picard a réalisé un semoir au sein de la ferme familiale, située à Puits-la-Vallée (Oise). « C’est l’exploitation de ma mère. J’y suis pour l’instant salarié, mais j’ai pour projet de la reprendre », explique-t-il.

C’est d’abord pour implanter ses couverts tout seul que Camille a choisi l’autoconstruction. « Une partie de l’exploitation est menée en agriculture de conservation des sols et la réussite des couverts est primordiale. Pour le moment, ils étaient implantés en direct avec le semoir à disques de l’ETA, mais nous avons eu beaucoup de ratés, dus à la sécheresse et la présence de paille dans le sillon. »

Avant de se lancer, Camille a réalisé des plans en 3D afin de « voir la tête que ça aurait ». Le châssis a été réalisé entièrement dans le petit atelier de la ferme. « Je suis parti sur un modèle porté fixe de 3,40 m pour avoir un gabarit routier sans repliage. J’ai également fait des compromis pour les dents, en prenant des « queues-de-cochon. » Ce n’est pas le meilleur système mais c’est un bon rapport prix-efficacité et il y a déjà une sécurité dessus », constate Camille. Un soc et une descente provenant de chez Jammet ainsi que des points carbures complètent ces dents. La profondeur de travail est réalisée grâce à quatre roues, réparties à l’intérieur et à l’extérieur du châssis. L’ajustement est effectué avec un système de pas de vis. « Je voulais un réglage simple et sans outil. »

De la récupération pour la trémie

« Après avoir construit le châssis, je me suis vite rendu compte qu’insérer une trémie sur ce dernier serait très compliqué et allait fortement alourdir l’ensemble. Je me suis donc tourné vers une trémie frontale. » Camille a racheté un semoir Accord DA d’occasion. « J’ai pris ce modèle car c’est une machine simple et fiable, avec une distribution très répandue. » Ce semoir a été complètement démonté et révisé. Autour de la trémie de 750 litres, un nouveau châssis, muni d’un triangle d’attelage, a été réalisé. Si l’entraînement de la distribution reste identique, au moyen d’une roue squelette, la soufflerie a été remplacée pour un modèle neuf et hydraulique. « J’en ai eu pour 1 500 euros. C’est l’une des choses qui m’a coûté le plus cher sur ce semoir », confie-t-il. La rampe de semis a été revendue, mais la tête de distribution a été conservée pour être placée sur le semoir. « J’ai dû la passer de 32 à 17 sorties. » Camille a ensuite conçu les tuyaux reliant la tête aux descentes.

Même s’il s’agit de sa première réalisation, il n’a pas lésiné sur les finitions, avec une peinture intégrale pour sa machine. « J’ai également monté des plaques de gabarit ainsi qu’un éclairage complet. » En 2021, le futur agriculteur a effectué 100 % de ses couverts avec son outil. Plutôt satisfait des résultats, il n’exclut pas d’essayer d’implanter certaines de ses cultures de rente avec cette machine.

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