Face aux problèmes de parasitisme chez les petits ruminants, les solutions ne sont pas nombreuses. Il faut soit injecter un produit antiparasitaire, soit utiliser un produit cutané et baigner les animaux.

Joël Vallon, éleveur de brebis et d’agneaux de Sisteron à Avançon, dans les Hautes-Alpes, préfère la seconde option. Il a cependant été confronté à un problème d’infra­structure. « Avant, il y avait des baignoires fixes dans différents­ villages, raconte l’éleveur. Mais elles ne sont plus entretenues ou mal situées. »

Joël a alors pensé à une baignoire mobile à partager avec des voisins. Ce type de matériel existe sur le marché, mais il est coûteux et l’égouttage n’est pas suffisamment bien pensé, selon lui. « Avec deux voisins éleveurs et un ami soudeur, on s’est donc dit qu’on pourrait en fabriquer une. » Ils sont partis d’une vieille remorque autochargeuse à spirales pour petites bottes. Ils ont ensuite tout démonté pour ne garder que le châssis, puis ont dessiné et réalisé la machine.

Économie de produit

Les brebis montent par une rampe avec un passage d’homme à côté. Une trappe les pousse à plonger dans la baignoire de 3 000 l, pour 1,80 m de profondeur maximale. Au bord du bassin, un berger surveille le bon déroulement de l’opération. Si une bête ne s’est pas complètement immergée lors de son plongeon, il utilise un crochet et un bâton pour s’assurer d’un bon traitement de l’animal. Ce dernier n’a plus qu’à nager sur deux mètres pour ressortir par une pente douce et arriver sur une aire d’égouttage. « On peut y mettre entre 25 et 30 brebis, précise Joël. Le temps que cette zone se remplisse, elles s’égouttent presque intégralement. »

Une pente à peine perceptible, assure un retour du produit dans le bain. « L’ensemble de la machine comprend des surfaces pentues qui convergent toutes. On peut ainsi traiter 350 brebis sans avoir à remettre de produit. »

Configuration de transport

Quatre personnes suffisent pour faire passer ce nombre de bêtes. Deux assurent les manipulations d’animaux en amont et aval de la remorque, une surveille la plongée, et une dernière contrôle l’aire d’égouttage. Le passage de 350 brebis se fait ainsi en deux heures environ, en comptant une trentaine de minutes pour le passage en position de travail. En effet, les éleveurs ont prévu une configuration de transport. La remorque peut alors recevoir les rampes sous la zone d’égouttage. Un système d’étais stabilise la baignoire avant son remplissage. Des plaques de gabarit, des clignotants et un gyrophare sont également installés en position de transport, pour sécuriser les déplacements.

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