En 2011, Cécile Guichard et son mari succombent au charme d’un terrain à Biran, dans le Gers. L’obligation d’exploiter les terres signe le début d’une nouvelle vie. L’attrait du couple pour les ânes fit le reste. L’année suivante, les 6 premières ânesses arrivent sur la ferme. Non issue du monde agricole, Cécile s’est formée sur le tas, grâce au réseau tissé avec l’association des Éleveurs d’ânes des Pyrénées (APY). « L’entraide entre éleveurs est notre principale ressource technique, car rares sont les conseillers ou vétérinaires spécialisés », constate l’éleveuse.

En 2021, le cheptel compte 34 ânesses de plus de 1 an et 9 ânons, évoluant sur presque 40 ha de bois et prairies permanentes accessibles. Le tout en agriculture biologique.

Deux ans sur trois, les ânesses de plus de 3 ans sont mises à la reproduction. « Un collègue des Pyrénées nous confie un mâle pendant quatre mois, entre mars et juin », indique Cécile. Le mode de reproduction choisi est la monte naturelle sur chaleurs saisonnées. « Nous n’envisagerons les inséminations qu’en cas de troubles sérieux. » Les mises bas surviennent douze à treize mois plus tard. « L’élevage représente 20 % des naissances de la race », souligne la gérante, attentive aux enjeux de diversité génétique. Les ânons, mâles et femelles, restent auprès de leur mère jusqu’au sevrage, à 1 an. « Les ânesses sont traites à la main deux fois par jour, sauf le week-end, mais sans les ânons, cela ne suffirait pas à activer la lactation sur le long terme », jusqu’à 10 mois. Avec cette stratégie, « les mamelles ne sont jamais chargées et les risques de mammites sont limités ». Les jeunes mâles sont ensuite envoyés dans l’élevage « paternel » et les femelles restent sur site.

Faible rendement laitier

Les ânesses, nourries à l’herbe avec un complément alimentaire à base de luzerne, maïs grain et tourteau de soja, livrent entre 1 et 4 kilos de lait par jour. « Le rendement laitier baisse ces dernières années, déplore Cécile. Les prairies sont vieillissantes. Nous allons bientôt produire notre foin sur 20 ha pour, je l’espère, inverser la tendance. »

Certaines laitières sont vendues en cours de carrière « pour contenir la taille du troupeau et sélectionner les meilleures souches », note l’éleveuse. Les autres prennent leur retraite autour de 17 ans et partent en familles d’accueil.

Trois unités de main-d’œuvre, sur les onze personnes travaillant sur site, participent à la conduite des ânes. Visites, magasin à la ferme et bientôt gîtes font le bonheur des locaux comme des touristes, dans la fraîchement élue « Ferme préférée des Français 2021 » (via l’émission éponyme diffusée sur France 3).

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