«Des pays comme l’Italie, l’Espagne, les États-Unis ou Israël sont déjà confrontés à des températures estivales élevées et à des vagues de chaleur, mais leurs solutions sont-elles transposables ? Ce ne sont pas les mêmes tailles d’élevage, ni les mêmes types de construction qu’en France, rappelle Jacques Capdeville, de l’Idele. Aux États-Unis, dans les grandes plaines, les bâtiments sont grands et très ouvrables, sans matériaux en dur sur les côtés, mais avec des bâches, des matériaux textiles… Toutefois le bien-être animal n’est pas pris en compte comme en Europe. En Israël, on trouve des bâtiments composés d’une succession de monopentes parallèles, type toits d’usine, associés à une ventilation énergivore, qu’il faut éviter chez nous… » L’Institut de l’élevage entame une évaluation des solutions déjà disponibles, et les adaptations possibles dans les systèmes d’élevage français. Avec une double difficulté : il faudra pouvoir affronter une période hivernale froide et une période estivale chaude avec un même bâtiment. « On doit avoir un bâtiment très modulable, comme un parasol, avec le moins d’obstacles possible à l’écoulement de l’air. Aujourd’hui, le système de régulation des ouvertures pour la ventilation est raisonné sur une logique de saison froide. Plus il fait chaud, plus on ouvre. Or il faudrait pouvoir tout fermer. Il faut aussi jouer sur l’isolation et l’inertie des matériaux. Ainsi le béton banché utilisé sur les parties basses des murs orientés au sud absorbe la chaleur. Il ne faudrait aucun mur, mais des cloisons en bois coulissantes, des brise-vent… »

Coût énergétique

Les volailles étant très sensibles à la température, « on pense déjà à une protection contre le froid et le chaud, souligne Gérard Amand, de l’Itavi. En cas de forte chaleur, le refroidissement se fait via la circulation d’air et une brumisation, avec cependant un coût énergétique. Ce qui implique aussi d’être sécurisé en termes d’approvisionnement en énergie par des panneaux solaires ou un groupe électrogène de secours. »

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Réchauffement climatique : L’élevage teste les bonnes parades