Olivier Deville odeville@wanadoo.fr Pierre LEFEBVRE pierrelefebvre0469@orange.fr vallonpi@aol.com Emmanuel D'Huyvetter dhuyvetter1@gmail.com Valorisation. Sylvain Poupeney, accompagné d'un de ses fils, utilise la griffe pour la confection de la litière ainsi que pour l'affouragement en vrac des animaux. Ergonomie. Le Rotator permet d'orienter la pailleuse. Une simple cheville verrouille l'outil. L'attelage se fait en deux minutes. Capacité. Le bras de 8 m offre un paillage aérien sur toute la largeur de la stabulation. En vingt minutes, 640 m² sont paillés. Performances. La pailleuse sur monorail du Gaec des Trois-Frênes étend deux balles rondes de paille par jour. Elle apporte gain de temps, confort de travail et nuisances sonores réduites. Pilotage. La télécommande contrôle toutes les fonctions de la machine à distance. Un arrêt d'urgence sécurise l'outil. Répartition. La pailleuse Altec déroule la balle, qui peut atteindre 1,8 m. Puis un rotor à deux rangées de dents flexibles éparpille la paille.

« Depuis que j'ai investi dans ce matériel, je ne travaille plus à la fourche à main et mes maux de dos ont disparu, constate Sylvain Poupeney. J'utilise la griffe Palfinger, suspendue sous le toit de mon bâtiment d'élevage, pour les tâches d'affouragement et le paillage des stabulations. »

Sylvain est producteur de lait à comté en Earl avec son épouse, Jeanine, à Chamesol, dans le Doubs. A 700 mètres d'altitude, leurs vaches passent plus de six mois dans le bâtiment. L'éleveur a investi en 2003 dans une griffe sur rails dans le but de mieux valoriser le bâtiment d'élevage, datant de 1994, et d'améliorer le confort de travail.

« La machine est polyvalente par sa faculté à atteler en bout de flèche une pailleuse ou une griffe à foin », explique-t-il.La griffe remplace largement un tracteur. Fonctionnant sur le 380 volts, elle ne rejette aucun polluant dans l'installation. Et il n'y a aucun problème pour la démarrer, même en cas de températures très négatives.

L'investissement s'est élevé à l'époque à 30 000 euros (griffe, rails et outils), avec le montage. Le bras télescopique de 8 m permet d'optimiser le stockage des balles de paille sur les planchers au-dessus des vaches. Il permet également de pailler les 650 m2 de stabulation du bout des doigts et de rationner le troupeau en fourrage vrac à l'aide de la griffe à foin.

 

Valorisation. Sylvain Poupeney, accompagné d'un de ses fils, utilise la griffe pour la confection de la litière ainsi que pour l'affourragement en vrac des animaux.

 

 

Ergonomie. Le Rotator permet d'orienter la pailleuse. Une simple cheville verrouille l'outil. L'attelage se fait en deux minutes.

 

 

Le bras de 8 m offre un paillage aérien sur toute la largeur de la stabulation. En vingt minutes, 640 m² sont paillés.

 

 

Performances. La pailleuse sur monorail du Gaec des Trois-Frênes étend deux balles rondes de paille par jour. Elle apporte gain de temps, confort de travail et nuisances sonores réduites.

 

 

Pilotage. La télécommande contrôle toutes les fonctions de la machine à distance. Un arrêt d'urgence sécurise l'outil.

 

 

Répartition. La pailleuse Altec déroule la balle, qui peut atteindre 1,8 m. Puis un rotor à deux rangées de dents flexibles éparpille la paille.

 

70 mètres de rails dans le bâtiment d'élevage

Le bâtiment est séparé en deux stabulations à aire paillée. Il abrite d'un côté les vaches laitières et de l'autre les génisses, avec le couloir d'alimentation au milieu. Les rails traversent le bâtiment sur toute la longueur au-dessus du couloir. A une extrémité, ils forment un virage permettant à la griffe de se déplacer de l'autre côté, au-dessus de la stabulation des vaches. Au total, ce sont 70 mètres de rails qui parcourent la stabulation. « Je commence par pailler les vaches car je n'ai pas besoin de toute la longueur de flèche. La balle, d'un diamètre de 150 cm, et la pailleuse pèsent plus de 800 kg. Le bras étendu au maximum ne supporte pas ce poids. Une sécurité limite la sortie de la flèche si la charge est trop importante. Ensuite, je reviens au-dessus du couloir d'alimentation pour pailler les génisses. Là, j'ai besoin de toute la longueur du bras. Avec le temps, j'ai appris à maîtriser les commandes pour travailler entre les piliers de la structure en bois. » Assis sous la tourelle à bord de la griffe, Sylvain commande grâce à deux monoleviers et deux pédales les différentes fonctions de l'engin. « Suspendu sous les rails, dans la cabine, je dispose d'une vue stratégique sur mon travail », apprécie-t-il. Le Rotator hydraulique facilite l'orientation de l'outil. « Avec ce système, je dépose précisément la paille où je le souhaite, détaille l'éleveur. Pour charger la balle dans la pailleuse, je me sers de la tourelle et du bras de chargement. En moins de cinq minutes, la balle est chargée, le filet, découpé et supprimé. Il faut juste ne pas oublier de vérifier le sens de déroulement avant de la charger. » La pailleuse fonctionne sur le principe d'une dérouleuse. Des dents flexibles éparpillent ensuite la paille. Une fois le paillage terminé, moins de trois minutes sont nécessaires pour passer en configuration griffe à foin. Une seule cheville avec une goupille verrouille l'outil sur le bras. La fonction bennage/cavage facilite la manoeuvre et la visibilité est très bonne depuis le poste de conduite. Un distributeur double effet doit également être connecté. La machine est arrêtée afin de lâcher la pression dans le système hydraulique. La griffe est utilisée deux heures quotidiennement durant la période hivernale, avec une répartition équivalente entre le paillage et l'affouragement.

Vingt minutes pour pailler

A une trentaine de kilomètres de là, à Bretonvillers, le Gaec des Trois-Frênes paille la litière des soixante laitières à l'aide d'une pailleuse suspendue sur un monorail de 50 mètres traversant toute la stabulation libre. Elle est pilotée depuis le sol à l'aide d'une télécommande à fréquence radio. Les balles sont stockées sur le plancher au-dessus de la stabulation. Leur capacité de stockage est de 120 jours. « C'est le premier hiver avec la machine montée dans le nouveau bâtiment », raconte Bernard Verdot, associé du Gaec. Nous avons décidé d'installer ce système de paillage afin de ne pas avoir à démarrer un tracteur l'hiver. » L'investissement, qui dépasse 20 000 euros, apporte gain de temps et confort de travail. Il faut vingt minutes pour pailler les 550 m2 d'aire paillée. Deux balles rondes sont ainsi étendues quotidiennement, une le matin, l'autre le soir. La télécommande sans fil contrôle toutes les fonctions de la machine (rotation sur 360°, avancement avec plusieurs vitesses, déroulement, inversion du tapis, rotor à doigts, bras de chargement...). Rechargeable, elle est alimentée par une batterie en 12 volts. « Nous avons fabriqué un quai spécialement conçu pour le chargement des balles. » La pailleuse est positionnée en face du quai, où le bras hydraulique vient se sta- biliser sur un piton. « En s'ai- dant de la pente du quai, on pousse alors la balle sur le bras de chargement. » Comme la griffe de Sylvain Poupeney, la pailleuse du Gaec des Trois-Frênes est alimentée en 380 volts grâce à deux chariots circulant sur un rail électrique. Un moteur de 7,5 kW (10 ch) entraîne une centrale hydraulique. Toutes les fonctions de la machine sont pilotées par des électrovannes. « En raison de l'absence de moteur thermique, il n'y a pas de nuisances sonores, ce qui est un confort pour nous, mais surtout pour le troupeau laitier », ajoute l'éleveur.Henri Etignard

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Les points à vérifier avant et pendant l'utilisation

Avant d'installer leur griffe ou leur pailleuse suspendue, les deux exploitations ont fait appel à la société Agri Manu, importateur français de Palfinger et revendeur des pailleuses Altec, pour étudier la résistance de la structure porteuse du bâtiment. Une griffe peut dépasser un poids mort de 2,5 tonnes. Mais la contrainte la plus importante est ressentie dans les galets qui supportent le porte-à-faux sur les rails quand la flèche est déployée et qu'elle lève une charge. L'entretien de l'installation est basique. Une vidange du circuit hydraulique et le changement des filtres sont à prévoir une fois tous les deux ans ainsi qu'une vérification des galets meneurs et porteurs. La cinématique de ce type de matériel repose sur des entraînements par moteurs hydrauliques et des vérins pour la flèche et le bras de chargement pour la pailleuse.

 

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