«Quand le robot de traite a été installé sur l'exploitation en décembre 2002, les vaches ont seulement dû s'habituer à ce nouveau dispositif. Ce qui d'ailleurs s'est passé sans difficulté majeure. Pour le reste, rien n'a changé », annonce Mickaël Delonglée. A Availles-sur-Seiche, dans l'Ille-et-Vilaine, ses quarante prim'holsteins passent la période hivernale, du début de décembre à la mi-mars, en stabulation avec une ration à base d'ensilage de maïs. Entre mars et juin, elles ont accès à des parcelles de pâture, mais passent la nuit dans leurs logettes. Enfin, de juillet à la fin de novembre, elles ont toute latitude pour dormir où bon leur semble, la stabulation, le robot et les pâtures formant un circuit en libre circulation.
Léger impact sur la fréquentation
Le circuit fonctionne grâce à quatre portillons antiretour, à trois abreuvoirs répartis dans la stabulation (deux avant le robot, un à sa sortie). Il intègre également la mangeoire où l'éleveur distribue 4 ou 5 kg de maïs par vache au cours de la saison de pâture. Lorsqu'elle est au pré, une vache qui a soif accède aux deux abreuvoirs placés avant le robot, mais elle ne pourra aller au cornadis ou regagner la pâture que si elle transite par la stalle de traite.
«La circulation des vaches est également facilitée par la proximité des parcelles de pâture, précise Mickaël Delonglée. Elles disposent de 13 ha de prairies temporaires de ray-grass anglais et de trèfle blanc répartis dans un rayon de 300 m autour de la stabulation. Par le passé, j'ai essayé de leur attribuer 15 ha, mais au-delà de 450 à 500 m de distance, l'herbe était insuffisamment pâturée et il restait beaucoup de refus. » L'éloignement a un léger impact sur la fréquentation du robot, qui passe de 2,8 traites par vache et par jour en hiver à 2,2 en période de pâture. « A mon avis, il n'affecte pas la production laitière, pas plus que l'absence d'abreuvoir dans les pâtures. La bonne fréquentation du robot pendant la période de stabulation compense la légère baisse estivale.»
Mickaël Delonglée n'a pas touché non plus à la répartition des vêlages, étalés sur toute l'année: «Quand elle ressent le besoin de se faire traire, une vache en pleine lactation à la pâture revient aisément vers le robot. A l'opposé, une vache qui arrive en fin de lactation espace ses fréquentations.»
Si la proximité des parcelles le permet, un système fourrager classique reste donc compatible avec le robot de traite. De plus, il donne de bons résultats techniques : cet élevage produit ses 360.000 litres de quota avec quarante vaches.
Le robot pas débordé, l'éleveur non plusMickaël Delonglée reconnaît que son robot n'est pas surchargé de travail, vu l'effectif de quarante vaches. Toujours en restant avec un système où les vaches ont accès à la pâture, il pense que l'automate pourrait en traire entre cinquante et cinquante-cinq, «mais pas plus, dans la mesure où elles reviennent le plus souvent en petits groupes». Pour ce qui concerne son temps de travail, l'éleveur passe en moyenne une heure le matin autour du robot et du troupeau. Le soir, son intervention ne dure pas plus de quinze à trente minutes. |
Tendance à réduire la pâtureAvant l'arrivée du robot, la grande majorité des éleveurs laissaient leurs vaches accéder à la pâture au moins huit heures par jour. Une fois le robot en place, la moitié d'entre eux alimentent les vaches durant l'été et leur laissent un accès à une petite surface qui leur sert surtout à se dégourdir les pattes. Moins d'un éleveur sur dix pratique le pâturage sans limite comme Mickaël Delonglée et un sur quatre laisse les vaches au pré entre huit et douze heures par jour. Chez 6,5 % des producteurs, la traite robotisée a conduit au passage en zéro pâturage. |
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