Triskalia
Les salariés défendent leur coopérative

Des salariés et élus de la coopérative agricole Triskalia se sont rassemblés mardi à l’extérieur des différents sites du groupe pour dénoncer les « actions de dénigrement » à répétition dont ils feraient l’objet.
« Depuis de nombreux mois et spécialement avec un pic la semaine dernière on subit des attaques personnelles, contre l’entreprise, les dirigeants, les équipes », a expliqué à la presse Dominique Ciccone, directeur général de Triskalia.
« On fait du Triskalia-bashing, on dit qu’on ne respecte pas les normes, qu’on ne respecte pas les salariés, la réglementation, tout ceci est fondamentalement faux », a-t-il poursuivi lors d’un rassemblement de salariés à Landerneau, dans le Finistère.
Forte mobilisation
Quelque 150 personnes se sont réunies devant le siège du groupe, qui compte 320 salariés. Certaines tenaient des panneaux blancs avec des lettres indiquant #TriskaliaCestnous.
« À chaque fois qu’on attaque Triskalia c’est 20 000 personnes qu’on attaque », a lancé micro en main Georges Galardon, président de la coopérative, évoquant les 16 000 agriculteurs adhérents de la coopérative et ses 4 800 salariés.
Suite aux attaques contre #Triskalia, nous, salariés, nous mobilisons pour dire "ça suffit!". Marre des attaques infondées contre nos producteurs, nos salariés et nos sites industriels. #Triskaliacestnous et nous en sommes fiers ! pic.twitter.com/7FDPETvOCb
— Triskalia_Potato (@Michel_CAM_Bzh) September 4, 2018
Selon le groupe, 700 personnes ont participé à ces rassemblements sur ses 14 sites en Bretagne.
« Derrière Triskalia, il y a beaucoup de monde, beaucoup de gens qui travaillent honnêtement », a souligné l’un des salariés de Landerneau, Daniel Queffelec. « On n’a pas d’intérêt à nuire à l’environnement, qui est aussi notre environnement », a-t-il ajouté, évoquant un « vrai ras-le-bol » au sein du groupe.
Un peu partout en #Bretagne (Concarneau, Glomel, Lamballe, Loudéac...) salariés et les agriculteurs élus de Triskalia ont été nombreux à exprimer leur tristesse, leur ras-le-bol ou leur colère face à de nouvelles actions de dénigrement contre leur coopérative. #TriskaliaCestnous pic.twitter.com/yvaH05IKAT
— Triskalia (@TriskaliaCoop) September 4, 2018
Les opposants en croisade contre les phytos
Une centaine de Faucheurs volontaires ont occupé le 27 août à Glomel (Côtes-d’Armor) un centre de stockage d’engrais et de produits phytosanitaires de Triskalia pour dénoncer leurs effets sur la santé et demander l’arrêt de leur commercialisation.
Deux jours plus tard, un collectif de soutien aux victimes des pesticides dans l’Ouest organisait une conférence de presse chez un éleveur en litige avec la coopérative au sujet d’une erreur de livraison d’aliment.
« Alors que les analyses ont montré que le lait était conforme, ce collectif évoque alors un scandale sanitaire », ajoute la coopérative, assurant que « cela fait déjà plusieurs années que des activistes mènent une entreprise de déstabilisation à l’encontre de Triskalia ».
Multiples opposants, multiples scandales
Dans un communiqué de presse commun, le collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’Ouest et Solidaires assurent que la coopérative « se trouve aujourd’hui impliquée dans de multiples scandales sanitaires […] directement liés à l’utilisation irresponsable de pesticides, pour certains interdits, sur plusieurs de ses sites ». L’une de ces affaires avait été publiée par Mediapart à la fin d’août, ravivant les tensions.
Nouveau scandale sanitaire potentiel en Bretagne ! @Prefet29 il est temps de réagir face aux affaires à répétition chez #Triskalia !!Ce système agro-industriel devient fou,par cupidité #antibiotiques #lobby #Lactalis @UnionSolidaires @Brest_Insoumise https://t.co/E8gK6zPXOt
— Loïc Prud'homme (@PrudhommeLoic) August 29, 2018
« Il est grand temps qu’à chaque scandale révélé par des salariés ou agriculteurs victimes, devenus par la force des choses lanceurs d’alerte, les dirigeants de Triskalia assument leurs responsabilités, écoutent les victimes et acceptent […] de les indemniser à la hauteur des préjudices qu’ils leur ont fait subir », souligne le communiqué.