Tour de plaine
Après la pluie, la sécheresse
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Après un été 2019 défavorable aux semis de colza, un automne trop humide pour semer les céréales et un hiver trop doux pour préparer les sols, voici le printemps avec des températures et des vents qui assèchent les sols.
« Normalement, on n’irrigue pas les céréales, explique Fabrice Moreau, agriculteur à Labretonie, dans le Lot-et-Garonne. Mais cette année, ça fait une semaine qu‘ elles souffrent. » Et selon Fabrice Moreau, les blés ont même 15 jours d’avance à cause du stress hydrique. « Ils sont déjà en train d’épier », assure-t-il.
Avec 3 mm de pluie, on continue d'arroser le maïs pour qu'il sorte et on lance l'irrigation sur l'orge et même le blé qui sortent l'épi...
— Fab (@FabriceMoreau47) April 13, 2020
Le maïs est arrosé avec l'eau ayant servi au nettoyage des noisettes et noix l'an dernier. #irrigation #koki pic.twitter.com/iaCQx9Vi04
Pour ce qui est des maïs, Fabrice Moreau a apporté 20 millimètres d’eau après le semis afin de les faire lever. « Ça arrive qu’on mette un peu d’eau au semis, mais c’est plutôt rare. » La préparation du sol a été compliquée. Avec 27°C et du vent la semaine dernière, le sol était très sec sur le dessus, mais humide en profondeur.
Les passages de herse ont dû être multipliés. « En général, on ne fait qu’un passage de herse rotative, mais là, on a dû en faire deux. » Fabrice Moreau cultive ses terres en techniques culturales simplifiées (TCS), mais il précise que ses voisins qui labourent ont eu les mêmes problèmes.
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Dans les argiles, ça ne pardonne pas
« On est passé d’une absence d’hiver avec du gel et d’un automne trop humide à un climat trop sec en surface », observe Denis Laize, agriculteur à La Bohalle, dans le Maine-et-Loire. Adepte du semis direct, il a dû arroser ses semis d’orge de printemps car le sillon n’était pas refermé. « Dans les argiles, ça ne pardonne pas. »
L'#orge de printemps est levée. Merci l'irrigation pour avoir permis d'assurer le coup avec ce printemps compliqué. #agriculture #notion #acs pic.twitter.com/XkDlcANERT
— DenisL@izé (@DzL49) April 13, 2020
« On arrose régulièrement au printemps les petits pois semence ou les semis d’oignon. Mais arroser une céréale au printemps, vu l’hiver que l’on a eu, c’est rageant ! » poursuit Denis Laize. Et d’ajouter qu’il est aussi préoccupé par les semis de maïs qui ont lieu dans de mauvaises conditions.
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Retravailler au printemps
Dans le marais vendéen, la situation est encore pire. « On a fini de semer le blé dur il y a 15 jours. C’est du jamais vu, remarque François Arnoux, agriculteur à Longèves. 5 à 20 % seulement des grains ont levé. »
Les mais semblent plus prometteurs, mais le travail du sol a été compliqué. « Normalement, on laboure l’été, décrit-il. On laisse travailler l’argile et on le reprend à la herse rotative au début de septembre. Puis on vient semer en direct au printemps. » Cette année, François Arnoux a dû attaquer la croûte superficielle avec deux passages de herse rotative.
Semis de #maïs dans le marais du sud Vendée après une préparation des terres très compliquées. Le résultat est correct et la levée normalement assurée... @Fragritwittos @Agridemain @agpm_mais @MonosemOfficiel pic.twitter.com/hBD0019Ho7
— Francois Arnoux (@FrancoisArnoux) April 14, 2020
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