Arrivé en avril 2013 aux Etats-Unis, le virus de la diarrhée épidémique porcine (PEDV) a gagné le Canada et le Mexique.
Au moins dix mois... C'est le temps qu'il a fallu pour que le nombre de cas de diarrhée épidémique porcine (PEDV) observés aux Etats-Unis depuis avril 2013 atteigne un pic épidémique. A la fin de février, près de 4.000 élevages étaient touchés, dans vingt-cinq Etats, dont tous ceux où la production porcine est significative. Ce virus provoque 100 % de mortalité des porcelets sous la mère lors de son arrivée dans un élevage indemne. La perte de plusieurs millions de porcelets est avérée, une estimation évoquant un million de porcelets morts sur le seul mois de janvier...
Venu de Chine, nul ne sait comment le PEDV a diffusé au-delà des Etats-Unis. Il a tiré avantage de l'absence de vaccin et des conditions favorables à sa survie dans le milieu extérieur. Plusieurs Etats du Mexique sont touchés depuis juin 2013. Le virus est arrivé dans l'Ontario, au Canada, en janvier dernier. Il y a diffusé – vingt-trois cas recensés à la fin de février – mais avec moins de succès qu'aux Etats-Unis. Un seul cas a été identifié au Manitoba, dans l'île du Prince-Edouard et au Québec. La diffusion virale est mieux contenue qu'aux Etats-Unis ou au Mexique. Les provinces canadiennes ont eu plus de temps pour se préparer à l'arrivée du virus. Elles ont aussi sans doute bénéficié des leçons apprises avec le pays voisin sur la rigueur avec laquelle la biosécurité, interne et externe, doit être maintenue.
Le virus voyage dans la matière organique accrochée à tout ce qui roule. Les autorités canadiennes ont aussi identifié une transmission possible par l'aliment. Le 9 février, le ministère de l'Agriculture de l'Ontario indiquait avoir identifié du matériel génétique du PEDV dans l'aliment des porcs. « Les analyses ont permis de déterminer que le virus était présent dans des échantillons de plasma [porcin] provenant des Etats-Unis [... qui] a servi d'ingrédient dans des aliments granulés fabriqués par l'entreprise [d'alimentation du bétail canadienne] », indique l'Agence canadienne d'inspection des aliments. Une expérimentation « a démontré que le plasma porcin en question contenait le PEDV et était capable de provoquer la maladie chez les porcs. Mais elle n'a pas démontré que l'aliment granulé contenant ce plasma était capable de transmettre la maladie ».