Nombreux étaient les sujets à l’ordre du jour du conseil spécialisé des filières laitières de FranceAgriMer, réuni le 26 septembre dernier.
Négociations avec la Chine sur les laits et les fromages
Sur le marché des laits infantiles, quatre établissements français sont en attente d’agrément par les autorités chinoises pour l’exportation de lait liquide. Des discussions au niveau européen sont également en cours avec la Chine, pour obtenir une prolongation des délais d’enregistrement des recettes de poudres de lait infantiles autorisées. A ce jour, la date limite est fixée au 1er janvier 2018 et les autorités chinoises sont opposées à toute prolongation.
Faisant suite au blocage aux frontières de fromages européens, notamment français, ne respectant pas la liste des ferments autorisés en Chine (essentiellement fromages à pâtes molles et bleus), les pouvoirs publics et les professionnels français et européens sont mobilisés pour assouplir la position chinoise, dans le cadre de réunions de haut niveau prévues d’ici à la fin de l’année. La résolution de ce dossier devrait prendre du temps.
Marchés : matière grasse et protéine aux antipodes
Dans un contexte de production laitière mondiale orientée à la hausse, la reprise de la collecte européenne se confirme, tirée par la Pologne, l’Irlande et l’Italie. En France, la collecte retrouve ces dernières semaines les niveaux de 2016, après un net repli cet été en raison de conditions climatiques défavorables à la pousse de l’herbe.
La demande mondiale de produits laitiers reste dynamique. De janvier à juillet 2017, les exportations européennes de poudre maigre et de fromages ont progressé de 40 % et 8 % respectivement. En revanche, les envois de beurre sont en repli, faute de disponibilités. Les cours du beurre ont atteint 6 800 € la tonne en Europe en août dernier, soit une progression de 88 % sur un an. À l’inverse, après un sursaut au printemps, les cours de la poudre de lait écrémé sont de nouveau orientés à la baisse, souffrant de stocks communautaires d’intervention qui ne dégonflent pas.
52 millions d’euros d’aides à la trésorerie
C’est le montant total des aides de trésorerie laitière, dont le paiement, réalisé par FranceAgriMer, est terminé depuis le 30 septembre dernier. Au total, 33 000 exploitations laitières ont reçu 52 millions d’euros, soit une moyenne de 1 575 euros par exploitation. Cette aide de 1 000 euros par bénéficiaire (avec application de la transparence pour les Gaec) a été gérée selon deux procédures : une procédure simplifiée s’appuyant sur les éleveurs identifiés en difficulté lors du plan de soutien à l’élevage, et une procédure complémentaire pour les autres éleveurs laitiers.
Une stratégie de filière « à actualiser » en lait de vache
À la demande de FranceAgriMer, le cabinet Blézat Consulting a réalisé un travail d’évaluation des évolutions du contexte économique, réglementaire et sociétal des filières agricoles.
Le cabinet note des turbulences au cours de la période 2014-2017 : la fin des quotas laitiers, la concurrence accrue au sein de l’Union européenne, les incertitudes au niveau mondial à l’image de l’embargo russe et de la stratégie d’importations chinoise, et le regain d’intérêt du marché mondial pour les matières grasses. Il pointe également les attentes sociétales accrues en matière d’environnement et de bien-être animal, la gestion des perturbations du marché engendrées par la sortie des quotas, les questions de viabilité des exploitations et plus généralement la création et la répartition de valeur au sein des filières.
Le cabinet estime enfin que la filière laitière devra définir une stratégie en matière de gestion des aléas climatiques engendrés par le réchauffement climatique, mais aussi des aléas de marché dans un contexte de plus en plus globalisé et volatil.
Un peu plus d'informations sur le sujet
La nouvelle réglementation européenne a engagé des programmes en faveur du lait, des produits laitiers et des fruits et légumes. À compter de l’année scolaire 2017-2018, le remboursement des produits laitiers est conditionné à la mise en place de mesures d’accompagnement pédagogique : leçons en classe, visites d’exploitations agricoles, ateliers culinaires ou animations dans le restaurant scolaire. Pour la distribution des produits laitiers, la priorité est donnée au lait de consommation mais d’autres produits sont éligibles (laits fermentés à boire, fromages, yaourts).