Crise diplomatique
Bel, Lactalis et Danone boycottés au Moyen-Orient
réservé aux abonnés

Depuis plusieurs jours, des appels au boycott de produits français, notamment agroalimentaires, émergent dans plusieurs pays du Moyen-Orient.
Dans certains pays du Moyen-Orient, notamment en Turquie, les propos tenus par Emmanuel Macron le 2 octobre 2020, lors de la présentation d’un projet de loi sur le « séparatisme islamiste », et la semaine passée, lors de l’hommage national au professeur Samuel Paty, assassiné le 16 octobre 2020 par un islamiste russo-tchétchène de 18 ans, ne passent pas.
Le ministre en contact permanent avec Bel, Lactalis et Danone
Depuis plusieurs jours se sont développés « des appels au boycott de produits français, notamment agroalimentaires, ainsi que plus généralement des appels à manifester contre la France, dans des termes parfois haineux, relayés sur les réseaux sociaux ».
C’est ce qu’indique la porte-parole du ministère des Affaires étrangères dans une déclaration du 25 octobre 2020. Des appels qui « dénaturent les positions défendues par la France en faveur de la liberté de conscience, de la liberté d’expression, de la liberté de religion et du refus de tout appel à la haine », précise la porte-parole.
Le ministre délégué au Commerce extérieur, Franck Riester, a indiqué le dimanche 25 octobre 2020 être « en contact permanent avec les entreprises françaises concernées (par le boycott, NDLR) dans l’agroalimentaire », citant « Bel, Lactalis, et Danone ».
« On aura demain des temps d’échanges un peu plus longs. On reste à observer l’évolution dans les jours qui viennent », a-t-il ajouté. Interrogé sur les premières conséquences de l’appel au boycott, il a répondu : « Il y a des impacts mais les chiffrer c’est trop tôt. »
Les réseaux diplomatiques mobilisés
Le ministère des Affaires étrangères souligne d’ailleurs que l’ensemble de son réseau diplomatique est « entièrement mobilisé pour rappeler et expliquer à nos partenaires les positions de la France, notamment en matière de libertés fondamentales et de refus de la haine, appeler les autorités des pays concernés à se désolidariser de tout appel au boycott ou de toute attaque contre notre pays, accompagner nos entreprises et assurer la sécurité de nos compatriotes à l’étranger ».
J’ai échangé dès aujourd’hui avec certaines des enseignes françaises touchées par ces appels au #boycott que rien ne justifie.
— Franck Riester (@franckriester) October 25, 2020
Je continuerai à m’entretenir au quotidien avec l’ensemble des professionnels, en lien continu avec notre réseau diplomatique mobilisé à leurs côtés. https://t.co/kqNqjyydeF
« La liberté, nous la chérissons ; l’égalité, nous la garantissons ; la fraternité, nous la vivons avec intensité. Rien ne nous fera reculer, jamais », a réagi de son côté le chef de l’État dans une série de tweets parue le dimanche 25 octobre.
La liberté, nous la chérissons ; l’égalité, nous la garantissons ; la fraternité, nous la vivons avec intensité. Rien ne nous fera reculer, jamais.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) October 25, 2020
Signe d’une escalade des tensions avec la Turquie le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, a tenu des propos injurieux à l’égard du président français. Faisant suite à cette « propagande haineuse et calomnieuse contre la France », l’ambassadeur français en Turquie a été rappelé.