Agriculture bio
Les Chambres d’agriculture débordées par les demandes
Les demandes d’informations pour évaluer l’opportunité d’une conversion en bio se sont multipliées. Les Chambres envisagent de former davantage de techniciens aux modes de production bio. Ils sont actuellement 300, pour 150 équivalents temps plein.
Avec la multiplication des conversions, la filière du bio se réjouit de son changement d’échelle. Malgré tout, « il reste encore beaucoup de questions de faisabilité technique et de valorisation des produits », a reconnu Étienne Gangneron, président du groupe bio des chambres d’agriculture (APCA), à l’occasion de leur journée nationale du bio le 6 décembre 2016 à Paris.
Référentiels technico-économiques
Du côté technique, les 300 conseillers des chambres peinent à répondre à toutes les demandes. Si bien que la direction envisage de former davantage de techniciens aujourd’hui en « conventionnel » aux modes de production bio. Une montée en puissance que devraient relayer les élus : sur cent présidents de chambre, huit produisent bio ! En attendant, sur le terrain, les conseillers élaborent des référentiels technico-économiques et lancent des essais. Prochain défi : réduire le travail du sol en bio, opération encore plus délicate qu’en conventionnel.
Les Chambres ont à cœur de transmettre les pratiques alternatives à l’occasion du dixième salon Tech & Bio les 20 et 21 septembre 2017 à Bourg-lès-Valence. Ils étaient 16 000, à majorité des « conventionnels » à visiter le salon en 2015.
Difficile répartition des marges
Du côté des prix, le combat n’est pas gagné. L’année 2016 a été aussi difficile pour les producteurs bio que pour les autres. La filière des bovins à viande en fait particulièrement les frais : le kilo de carcasse est par exemple passé de 5 à 4 € en deux ans, témoigne Étienne Gangneron. Et comme les autres, les filières bio se heurtent à des répartitions inéquitables des marges : « l’éthique » prônée par la grande distribution est parfois un concept fragile, a ironisé Étienne Gangneron.