La reconquête du marché intérieur n’est pas encore acquise. Blézat Consulting relève ainsi « des problèmes récurrents d’inadéquation entre l’offre et la demande (carcasses trop lourdes, critères de qualité essentiellement industriels et non en lien avec les attentes consommateur…) ».
« Sur le marché intérieur, la demande, en baisse depuis plusieurs années, s’oriente clairement vers la viande hachée, et les pièces nobles sont de plus en plus difficiles à valoriser, relève le cabinet. L’innovation et les dépenses de recherche et développement restent faibles dans la filière, et le marketing, limité. La restauration commerciale hors domicile se développe, notamment le snacking, mais continue de recourir majoritairement aux importations pour son approvisionnement. »
Pour autant, les inquiétudes sur le manque de production se sont estompées par rapport à 2013-2014. Le marché a été perturbé par la crise laitière et l’augmentation des abattages de vaches laitières qui ont abondé l’offre de viande. Par ailleurs, le cheptel allaitant a amorcé une phase de recapitalisation.
Définir clairement les priorités
La stratégie d’exportation de la filière vers les pays tiers
pose également une question, alors que des opportunités existent vers ceux du pourtour méditerranéen. « Au-delà de cette zone, l’offre française à l’exportation semble en décalage avec les attentes et s’adresse plutôt à des marchés de niche, à plus haute valeur ajoutée », estime Blézat Consulting.
En effet, le marché à l’exportation pour le vif ou la viande reste concentré sur l’UE (principalement l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne et la Grèce). Cependant, la France a perdu des parts de marché face à la Pologne, sur des marchés importants comme la Grèce et l’Italie, sur la période de 2014 à 2016, alerte le Cabinet.
Avant d’élaborer son plan de filière, Blézat Consulting invite la filière à « définir clairement ses priorités et à s’engager dans un projet positif qui évite à la filière de subir les aléas du marché aussi bien intérieur qu’à l’exportation ». « Faut-il avant tout reconquérir le consommateur français avec plus d’innovations ou de segmentation des produits ? Ou bien faut-il mettre des moyens sur le développement à l’international face à un marché intérieur où la consommation individuelle ne cesse de s’effriter au fil des années ? », interroge-t-il.
Bien-être et environnement aussi
La filière doit aussi répondre à des enjeux sociétaux toujours plus prégnants (bien-être animal, environnement).
Pour cela, elle doit « miser sur une communication plus réactive pour restaurer l’image du secteur, conseille Blézat Consulting. La bataille médiatique menée par les associations anti-viande s’est en effet intensifiée au cours des dernières années. »