« J’ai longtemps soutenu la thèse que l’agribashing n’existait pas. Mais je crois aujourd’hui qu’il existe bel et bien, qu’il est entretenu par un petit nombre de personnes qui veulent déstabiliser l’agriculture française. Leurs campagnes sont d’ailleurs reprises par certains de mes confrères. J’ai été la cible de cet agribashing malgré moi, parce que j’ai proposé des thèses non communément admises, qui m’ont valu un déferlement d’attaques.
Les choses bougent cependant. Il y a désormais des raisons d’espérer. L’agribashing est le fait d’un petit groupe de gens qui utilisent la force d’un message anxiogène, car la peur, ça se vend très bien. Mais l’information factuelle sur l’agriculture aussi. Sur le site de notre journal, lorsque nous avons commencé à parler d’agriculture, nous nous sommes rendu compte que nos lecteurs lisaient beaucoup ces articles.
Contredire les fausses infos
Les agriculteurs se sont occupés de leur travail, qu’ils ont bien fait, mais ils ne se sont pas préoccupés de l’information. Ils ont laissé le vide s’installer dans l’espace médiatique et n’ont pas vu venir le retour de bâton. Depuis quelques mois, on perçoit des réactions positives. Des journalistes commencent à apporter plus de contradiction dans le débat. Récemment, par exemple, un mouvement de soutien spontané s’est créé en faveur de l’éleveur youtubeur Étienne Fourmont, qui a été victime d’une intrusion dans son élevage. Il y a deux ans, ça n’aurait pas été possible.
Les agriculteurs doivent d’abord expliquer ce qu’ils font. Ils sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à le faire, et ceux qui se lancent, se débrouillent en général très bien. C’est le cas de Jeunes Agriculteurs, d’Agridemain, de FranceAgriTwittos… Il faut commencer par ses voisins, par les écoles. Il faut vendre son agriculture et remplir les espaces médiatiques avec des faits, des faits et des faits. Il faut aussi contredire systématiquement les fausses informations.
> Voir aussi : DecodAgri, le décodage de l’agribashing
La France, un paradis
Cela va prendre du temps. Quand nos concitoyens sont pris par l’émotion, il est difficile de leur faire changer d’avis par la raison.
Il faut aussi aller parler aux politiques. L’Europe va bientôt prendre position sur les nouvelles techniques d’amélioration végétale. Il faut faire un effort de pédagogie, et aller en parler avec les députés et les sénateurs. Les politiques prennent leurs décisions sous la pression publique, sans bien connaître les dossiers.
« Sur le plan de l’alimentation, nos concitoyens ont l’impression de vivre en enfer, alors qu’ailleurs, on considère la France comme un paradis ! »
Il faut réussir à faire passer l’idée que lorsqu’on détruit l’agriculture française, c’est pour laisser entrer chez nous des produits en provenance de pays moins exigeants. Sur le plan de l’alimentation, nos concitoyens ont l’impression de vivre en enfer, alors qu’ailleurs, on considère la France comme un paradis ! Je ne crois pas me tromper en disant qu’en matière d’environnement, nous sommes l’un des pays les plus exigeants au monde. À force de travail, ça va finir par marcher, les messages vont finir par être entendus. En sociologie, les grandes thématiques répondent toujours à un mouvement de balancier. Quand on atteint les extrêmes, ça finit par revenir dans l’autre sens. »
Propos recueillis par B. Cailliez
La majorité des paysans se contrefoutent de l'agribashing ce qu'ils veulent c'est regagner du revenu!
des faits, des faits . justement c'est ca qui est compliqué de trouver des faits indiscutables !....
Souhaitons que ce genre de message soit partagé et entendu dans tout le pays et même davantage , et que les consommateurs se rendent compte qu' ils sont manipulés par des assos et lobbies malveillants envers l'agriculture en général !