Volailles
Un commerce mondial perturbé
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Le scandale de la viande avariée au Brésil et les mesures de rétorsion prises par ses clients affectent les échanges mondiaux, explique la Commission européenne dans ses prévisions trimestrielles, publiées en juillet.
Après une croissance modérée en 2017, suivie d’une forte accélération sur le premier trimestre de 2018 (+3,9 % par rapport à 2017), la hausse de la production de volailles devrait fléchir. Sur l’ensemble de l’année 2018, la croissance devrait atteindre 1,5 % alors que les importations devraient rebondir après un creux au début de l’année. Pour 2019, la Commission prévoit une stabilisation des volumes.
Exportation en hausse de 2,5 %
En parallèle, l’exportation de volailles européennes est sur une tendance positive, avec une hausse de 8 % sur la période de janvier à avril (par rapport à janvier-avril 2017), les années précédentes ayant été impactées par les épizooties d’influenza aviaire. Pour l’ensemble de l’année 2018, les expéditions vers les pays tiers sont attendues à +2,5 %. Les principaux clients de l’UE sont désormais le Ghana (10 % des ventes), l’Ukraine et les Philippines (9 % chacun). Viennent ensuite l’Arabie saoudite, Hong Kong et l’Afrique du Sud. Cette croissance devrait ralentir en 2019.
Le commerce mondial a subi de nombreuses perturbations en 2018, touchant en particulier le premier exportateur mondial, le Brésil. Suite au scandale de la viande avariée, l’Arabie saoudite a fermé ses frontières aux productions du pays, puis la Chine a décrété des mesures anti-dumping. Or, ces deux pays sont ses deux principaux clients. Puis l’UE a retiré les agréments à 20 entreprises. Pour couronner le tout, une grève dans les transports a entraîné la mort de dizaines de millions de poulets…
Recul des importations
Conséquence, les importations européennes de volailles brésiliennes sont fortement impactées, avec un recul des volumes de 45 % sur les quatre premiers mois de l’année. La part de marché du Brésil dans le débouché UE a chuté de 50 à 33 %. Les autres pays fournisseurs en ont profité : la Thaïlande (+15 %), l’Ukraine (+136 %) et le CHili (+85 %).
Les achats totaux pays tiers de l’UE ont reculé de 9 % sur cette période. Néanmoins, ils sont attendus du même niveau sur l’ensemble de l’année qu’en 2017, et en augmentation significative (+7 %) en 2019.