Sur les estives de Régis Chardaire, à Laguiole (Aveyron), cinq veaux aubracs de 200 kg ont été mangés par les vautours depuis le 1er juin. Des bêtes qui étaient en bonne santé, mais que les charognards ont volontairement fragilisées en les attaquant par des vols en plongée, les obligeant à courir, ce qui, sur ces terrains accidentés, provoque chutes et blessures.
Le 21 août 2020, la FDSEA et les JA de l’Aveyron ont rencontré Michèle Lugrand, secrétaire générale de la préfecture, pour demander une régulation des vautours qui adoptent un comportement de prédateur. « Jeudi matin, Régis est allé voir ses animaux en estive, deux vaches et deux veaux étaient blessés, certainement des pattes fissurées, raconte Laurent Saint-Affre, président de la FDSEA du département, éleveur lui aussi. Le vétérinaire les a soignés sur place. Le lendemain, les deux veaux avaient été mangés. Appelés sur le site, les agents de l’Office français de la biodiversité ont alors dénombré 150 vautours. Régis, qui réalise un travail pointu en génétique et valorise bien sa production, estime avoir perdu 20 000 €, frais de vétérinaire compris.
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Dix-neuf animaux dévorés déclarés
Selon Laurent Saint-Affre, lorsque l’État a décidé du maintien du vautour dans le Grand Causse, dans les années 1980, il n’a jamais pensé à la limite supérieure du nombre à atteindre. Aujourd’hui, la Ligue de protection des oiseaux estime que 3 000 sont présents sur le secteur. Trop nombreux pour se contenter des 145 t de carcasses mises à leur disposition sur des placettes et d’une même quantité d’autres cadavres d’animaux domestiques ou sauvages.
Résultat, ils migrent vers le parc naturel de l’Aubrac et attaquent les animaux sains. Dix-neuf ont été tués et déclarés cet été, mais de nombreuses brebis supplémentaires auraient aussi été attaquées. Pourtant, aucun dédommagement n’est prévu pour les éleveurs, ces oiseaux étant censés être des charognards.
Rencontre interdépartementale le 30 septembre
La FDSEA et les JA ont ainsi demandé à Michèle Lugrand, secrétaire générale de la préfecture de l’Aveyron, venue les rencontrer sur les estives, que la population de vautours soit régulée, afin qu’elle ne s’en prenne plus aux troupeaux en pâture. « Mais tout le monde est aujourd’hui dépourvu de réponse », regrette le président de la FDSEA.
Le sujet sera toutefois débattu le 30 septembre au sein du Comité interdépartemental vautour et élevage, présidé par la préfète de la Lozère. D’ici là, les éleveurs organiseront des réunions départementales pour élaborer des propositions.
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