Si aller chercher le sapin de Noël est souvent un moment attendu qui signale l’arrivée de Noël, s’en débarrasser peut s’avérer moins agréable. Afin d’enchanter ce moment rébarbatif des éleveurs caprins proposent à leurs voisins de donner leurs sapins naturels pour qu’ils terminent dans les auges des chèvres qui en raffolent.
Les fêtes sont terminées et la magie de Noël commence à s’envoler. Après avoir rangé les dernières décorations, mangé une première galette, la question fatidique se pose : Que faire du sapin jaunissant ?
Si certains chanceux peuvent le composter au fond de leur jardin, pour d’autres la tâche est plus ardue. Il faut déterminer les jours de collecte organisés par les communes, trouver un point de collecte ou encore transporter le sapin, en semant des aiguilles séchées partout sur son passage.
Du sapin dans l’auge
Des éleveurs caprins ont trouvé une solution originale pour aider leurs concitoyens à recycler leur roi des forêts tout en rendant ce moment amusant.
À Bosguérard-de-Marcouville dans l’Eure, Séverine Delavoipière propose aux habitants des environs de venir déposer leurs sapins afin qu’elle les donne à ses 43 chèvres. Au début de 2020, elle avait déjà pensé à donner des sapins à ses chèvres mais n’avait pas osé tenter l’aventure. Elle a préféré se renseigner avant.
C’est un message sur la page Facebook de La Chèvre Rit qui l’a convaincue de se lancer cette année, un internaute lui demandait si elle donnait des sapins à ses chèvres. Il a suffi qu’elle lance un appel sur sa page pour que les sapins commencent à arriver.
Elle a été surprise par l’engouement suscité par son appel. « Le premier sapin a été déposé le 28 décembre 2020, juste après Noël », raconte l’éleveuse. Depuis, ce sont environ de 70 à 80 sapins qui ont été apportés. Ils viennent chaque jour grossir le tas de sapins disposé dans la cour de la ferme.
« Les gens sont très respectueux. Ils m’envoient un message pour savoir s’ils peuvent venir et ensuite ils viennent déposer leurs arbres », explique Séverine. « Les gens ont plaisir à donner leur sapin, on sent qu’ils aiment l’idée », se félicite-t-elle.
Elle continuera à les recevoir jusqu’à la fin de la semaine du 11 janvier 2020. Elle estime que ce sont en tout une centaine de sapins qui alimenteront ses animaux.
Le « petit cadeau » des chèvres
Elle ne donne à ses chèvres que des sapins naturels et dépourvus de neige carbonique. Il s’agit tout de même de ne pas empoisonner ses biquettes qui raffolent de l’arbre épineux.
Elle leur dépose trois sapins tous les matins vers 10 heures, et elles se jettent dessus. « C’est le petit cadeau de la journée », s’amuse Séverine. À 15 heures, les biquettes ont déjà dévoré toutes les épines et se sont même attaquées à l’écorce. « Il ne reste plus qu’une arête de sapin », plaisante l’éleveuse.
« Un sapin pour un câlin »
Séverine n’est pas la seule à proposer du sapin à ces chèvres. En Savoie, par exemple, Mayalene Ghilardi et son conjoint, également éleveurs de chèvres, proposent aux habitants de leur département de venir déposer leurs conifères usagés.
Ils pourront ainsi échanger un sapin contre un câlin avec une chèvre. C’est d’ailleurs sur ce principe que l’exploitation O’ptit plaisir fermier a lancé l’opération « Un sapin pour un câlin ». Cette année, près de 150 arbres ont déjà été déposés à la ferme pédagogique, pour le plus grand bonheur du troupeau.
L’éleveuse confie que les arbres apportent minéraux et vitamines aux animaux. Séverine Delavoipière ajoute même qu’il s’agirait d’un vermifuge naturel. Mayalene Ghilardi, précise tout de même que la transition alimentaire doit se faire en douceur et elle ne donne pas plus de deux arbres par jour à ses 50 chèvres.