« Les législateurs que nous sommes veilleront à ce que la loi ne reste pas lettre morte », affirment les deux députées pour qui le ruissellement de la loi sur l’alimentation peut ne pas arriver de façon satisfaisante jusqu’aux éleveurs.
Alors que la nouvelle loi cherche à « rééquilibrer les relations commerciales et à protéger la valeur ajoutée des produits alimentaires afin de permettre sa redistribution jusqu’aux exploitants », les députées craignent que les annonces faites sur les marques nationales ne viennent donner de faux espoirs aux producteurs. « Les 370 €/1 000 litres (prix annoncé pour certains accords entre industriels et grande distribution, NDLR) ne concernent que les volumes des industriels utilisés pour les produits de grande consommation pour le marché français », expliquent-elles. Outre cet effet de dilution, Martine Leguille-Balloy et Sandrine Le Feur craignent que les industriels ne répercutent pas réellement la valeur ainsi créée directement sur le prix du lait payé aux producteurs.
Se rassembler pour peser plus
D’après leur tribune, des négociations commerciales « équilibrées » passent par une plus forte structuration de la production laitière nationale via le développement des organisations de producteurs (OP) transversales avec transfert de propriété (OP commerciale). Objectif : représenter un volume de lait plus important et disposer d’informations sur l’état de la concurrence.