Élevage de montagne
Des tracteurs sur le viaduc de Millau pour interpeller l’État
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Des centaines d’agriculteurs aveyronnais ont manifesté sur le viaduc de Millau, le 17 février 2021, à l’appel de la FDSEA et des JA de l’Aveyron, pour soutenir l’élevage en montagne. Des tracteurs ont symboliquement traversé l’ouvrage qui relie l’Aveyron à Paris pour interpeller le gouvernement.
« Ici l’Aveyron ! À vous Paris ! », lancent les éleveurs aveyronnais mécontents de ce qui se trame actuellement à Paris et Bruxelles. « Il s’agit d’un message essentiellement destiné au ministre de l’Agriculture, car les décisions qui sont en train d’être prises relèvent du plan stratégique national et d’arbitrages propres à la France », explique Dominique Fayel, ex-président de la FDSEA de l’Aveyron, aujourd’hui élu à la FNSEA et membre d’une instance consultative sur la Pac.
« SOUTENEZ L’ELEVAGE EN MONTAGNE » C’est le message que l’Aveyron envoie à Paris aujourd’hui en défilant sur le Viaduc de Millau. Avec des prix toujours trop bas, on ne peut pas imaginer perdre en plus nos soutiens PAC ! #Thread d’une situation qui exaspère les éleveurs. pic.twitter.com/BzLDjHySQT
— FDSEA Aveyron (@FDSEA12) February 17, 2021
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« L’élevage n’est pas en odeur de sainteté »
La colère des éleveurs de montagne aveyronnais est à replacer dans un contexte difficile lié, sur le marché intérieur, aux négociations commerciales avec la grande distribution, toujours difficiles et pour lesquelles ils souhaiteraient que l’État s’implique davantage. Se rajoutent, à l’exportation, des difficultés depuis six mois à vendre les broutards, grosse production de la région.

« Nous apprenons par ailleurs, par des bruits de couloir, que les discussions sur le Mercosur pourraient reprendre, que les aides couplées à l’élevage pourraient être remises en question et baisser de 3 % (10 % du premier pilier de la Pac contre 13 % aujourd’hui), que l’ICHN, dans le cadre du second pilier, ne serait plus financée qu’à 65 % par l’Europe, au lieu de 75 %… », poursuit Dominique Fayel. « L’Élevage n’est vraiment pas en odeur de sainteté en ce moment, Même les chèques alimentaires destinés aux étudiants pourraient être réservés aux fruits et légumes », regrette l’élu.

Une trentaine de tracteurs ont ainsi traversé le viaduc de Millau, qui permet de relier le département à Paris. Un symbole pour interpeller le gouvernement sur le département et ses 440 000 ha d’herbe, que seuls des ruminants peuvent valoriser. « La France a toujours défendu un fort couplage, ajoute Dominique Fayel. Nous nous interrogeons aujourd’hui sur sa position. »