Distorsions de concurrence
Les filières hors sol s’inquiètent aussi
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- viande porcine
- volaille
- CFA (Confédération française de l'aviculture)
- FNP (Fédération nationale porcine)
- importations
- États-généraux de l'alimentation

Alors que les plans de filière en porc et en volailles prévoient une montée en gamme de la production, les éleveurs s’inquiètent du projet de loi Agriculture et alimentation et des négociations commerciales en cours à Bruxelles. La Confédération française de l’aviculture (CFA) et la Fédération nationale porcine (FNP), sections spécialisées de la FNSEA, appellent à la mobilisation le 10 juin.
Dans une courte vidéo, Mickaël Guilloux, secrétaire général de la FNP, rappelle que, « alors que la filière porcine doit faire face à des distorsions de concurrence intra-européennes depuis des années et qu’on est en plein débat sur les EGA avec la montée en gamme, les accords Mercosur [avec 4 pays d’Amérique du Sud, ndlr] et Ceta [avec le Canada] vont nous imposer demain un contingent de viande de près de 100 000 t qui ne correspond en rien aux normes françaises. On ne peut pas demander toujours plus aux éleveurs français avec la montée en gamme, et importer n’importe quoi : l’État doit faire face à ses responsabilités. »
Des standards qui ne s’appliquent pas aux importations
Pour sa part, la CFA rappelle que « près d’un poulet sur deux consommés en France est importé, en majorité dans la restauration hors domicile et qu’« un poulet brésilien ou ukrainien coûte environ deux fois moins cher à produire qu’un poulet européen et n’est pas soumis aux mêmes règles en matière sanitaire ou de bien-être animal ». Le syndicat critique donc la « représentation nationale » qui « n’hésite pas à rajouter de nouvelles contraintes aux éleveurs », notamment sur l’étiquetage du mode d’élevage, sans pour autant s’assurer que ces mêmes standards s’appliqueront également aux produits importés.
« Quelle cohérence avec les plans de filière quand on sait qu’une telle règle ne s’appliquera pas sur les produits importés ? Et que, quand bien même elle s’appliquerait, nous n’aurions aucun moyen de vérifier son respect », interroge la CFA, rappelant les « fraudes sanitaires à répétition, et les contrôles très peu rassurants » sur les viandes de volailles brésiliennes, mais aussi ukrainiennes.