Dans une lettre ouverte
La Confédération paysanne alerte le ministre sur la viande bovine
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Une semaine après la prise de poste de Julien Denormandie, en tant que ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, la Confédération paysanne lui adresse un signal d’alerte, dans une lettre ouverte le 15 juillet 2020. Pour le syndicat, le secteur de la viande bovine est un exemple marquant des difficultés rencontrées pendant la crise, où « les prix payés aux producteurs et productrices se sont effondrés ».
« Nous nous devons de vous alerter sur le dangereux enlisement de la situation économique de nombreux paysans et paysannes […] », déclare la Confédération paysanne, dans une lettre ouverte destinée au nouveau ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation le 15 juillet 2020.
Dans le secteur de la viande bovine, « la crise du Covid-19 et le confinement ont illustré l’absence totale d’efficacité des mesures issues de la loi Agriculture et Alimentation », dénonce le syndicat. Malgré des « mesures fortes en faveur d’une meilleure répartition des marges au sein des filières […], force est de constater que les deux outils prônés par vos prédécesseurs, à savoir la contractualisation volontaire et le dialogue interprofessionnel, sont inopérants dans la filière de la viande bovine », estime la Confédération paysanne.
« Enclencher une véritable rupture »
« Sans mesure forte de la part des pouvoirs publics, l’élevage allaitant risque de disparaître dans les vingt prochaines années », alarme le syndicat. Il estime à plus 500 millions d’euros la perte nette pour l’ensemble de la production française de viande bovine, « endossée par les éleveurs et éleveuses de bovins lors du premier semestre de 2020 ».
Dans la filire laitière, « la situation n’est guère meilleure. [...] Les industriels ont amorcé des baisses de prix d’une ampleur injustifiée ». Quant à la tomate biologique, elle est « actuellement payée moins de la moitié de son coût de production. »
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Dans ce contexte, la Confédération paysanne attend des « actes forts et concrets » de la part de Julien Denormandie, nouvellement nommé ministre de l’Agriculture. « Votre prise de poste est l’occasion d’enclencher une véritable rupture avec la politique menée par vos prédécesseurs », rapporte le syndicat dans sa lettre envoyée rue de Varenne.
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