Les semis ont été réalisés sur une période allant d’avril à fin juin, rythmés par les fréquentes périodes de pluies qui ont marqué le printemps, et retardés par des températures du sol trop fraîches.
Dans le Grand Ouest, les attaques de géomyza ont conduit à des resemis. Les stades des maïs ont actuellement entre une semaine et quinze jours de retard (Alsace, Nord, Lorraine, Rhône-Alpes, Pays de la Loire), avec une floraison survenue pendant la première quinzaine d’août pour les maïs semés tardivement. En situations irriguées et avec des semis réalisés avant juin, la fécondation des maïs s’est déroulée dans de bonnes conditions et préserve leur bon potentiel.
En revanche, les maïs semés plus tard sont davantage pénalisés car ils ont dû faire face à des sommes de températures insuffisantes ou à des excès d’eau en début de cycle, limitant l’implantation, asphyxiant les racines et entraînant la lixiviation de l’azote apporté. En Lorraine, certains maïs ne dépassent pas 1,5 mètres de hauteur et sont jugés inexploitables pour le fourrage.
C’est pour les maïs conduits en sec que la situation est la plus critique, car ils souffrent du manque d’eau (Bourgogne, Centre, Normandie, Auvergne, Limousin, Pays de la Loire). En Bretagne, le déficit d’eau de cet été, couplé aux attaques de géomyza, est à l’origine du choix de faire basculer le maïs grain en fourrage pour certains polyculteurs-éleveurs, inquiets face à la perspective de manquer de fourrage.
Stress hydrique marqué
Les fortes chaleurs de la semaine vont être préjudiciables pour le rendement, et plus fortement pour les semis tardifs, en stress hydrique au moment de la fécondation ou du remplissage des grains. Les irrigants sont, eux, touchés s’ils sont insuffisamment équipés pour supporter des tours d’eau écourtés, ou s’ils sont concernés par les restrictions d’eau, qui touchaient 34 départements le 22 août.
I. Escoffier et C. Fricotté
Blé : dernières récoltes toujours décevantes
Les dernières récoltes se sont terminées autour du 15 août. La Haute-Normandie est la moins sinistrée des régions, avec des rendements qui atteignent 90-100 q/ha sur la bordure de la Manche, mais qui perdent 1 q/ha par kilomètre en direction des terres.
En revanche, pour les autres régions, les rendements ont chuté de 30 % par rapport à leur moyenne et atteignent 50-55 q/ha en Champagne-Ardenne, 50-65 q/ha en Basse-Normandie, 55 q/ha en Picardie, 62 q/ha dans le Nord. En Bretagne, le rendement moyen est à 70 q/ha, avec une qualité suffisante pour un débouché fourrager. La qualité des dernières récoltes est marquée, comme dans le reste du territoire, par des PS faibles et des forts taux de protéines.