Plan de sortie de crise automobile
La filière bioéthanol se sent exclue
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Dans un communiqué de presse paru le 29 mai 2020, la filière française du bioéthanol demande à faire aussi « partie du plan de sortie de crise » du secteur automobile, présenté à la fin de mai par Emmanuel Macron. La filière appelle le gouvernement à reconnaître les avantages du bioéthanol et notamment le superéthanol E85.
La filière du bioéthanol regrette que le plan de sortie de crise de l’automobile, présenté le 26 mai 2020 par le président de la République, « se concentre sur l’électrification des véhicules mais omet de la compléter par des solutions de mobilité durable locales et d’intérêt stratégique ».
Réglementation européenne à revoir
Les opérateurs déplorent « que les constructeurs ne soient pas suffisamment incités à développer des versions flex-fuel E85 par la règlementation européenne qui mesure le CO2 seulement en sortie de pot d’échappement ». Pour elle, « une juste mesure doit prendre en compte également celles liées à l’énergie utilisée, qu’il s’agisse de carburants fossiles, renouvelables ou d’électricité, et celles provenant de la production de la batterie des véhicules électriques et hybrides. »
Les opérateurs de cette filière rappellent « qu’elle offre, avec le superéthanol E85, une solution d’énergie renouvelable déjà disponible, issue de l’agriculture française et produite dans nos territoires. »
Économie de 35 % sur la facture de carburant
Et les acteurs de lister les avantages de ce biocarburant : « grâce à l’absorption du CO2 par les plantes dont est issu le bioéthanol, les émissions nettes du carburant sont réduites de près de moitié par rapport à l’essence fossile, ce qui permet par exemple aux véhicules hybrides flex-fuel E85 d’obtenir d’excellentes performances environnementales. » Ce biocarburant permet aussi « une économie de 35 % sur la facture de carburant par rapport à l’essence SP95, tout en apportant des bénéfices sur la qualité de l’air car il réduit de 90 % les émissions de particules fines et de plus de 30 % celles d’oxydes d’azote par rapport à l’essence ».
Contribution à la décarbonation du secteur automobile
« La prise en compte de ce bilan en « analyse de cycle de vie » mettrait sur un pied d’égalité les différentes technologies et reconnaîtrait la contribution du bioéthanol à la décarbonation du secteur automobile, souligne la filière du bioéthanol. Les constructeurs sont demandeurs de ce changement au niveau européen. »
Elle appelle donc le gouvernement à « reconnaître davantage ses bénéfices et à jouer un rôle moteur dans l’évolution de cette réglementation européenne. » Et demande aussi par exemple d’accorder « une prime à la conversion de 200 euros aux ménages modestes qui font installer un boîtier de conversion E85 homologué par l’État sur un véhicule à essence. »