Réglementation oblige, une carrière qui arrive en fin d’exploitation doit être remise en état. « Dans le cas du site de 17 hectares de l’Épinette, l’arrêté prévoyait une remise en état pour moitié agricole et pour moitié en plan d’eau », précise Benoît Tuzelet, responsable ressources à la briqueterie Bouyer-Leroux (Maine-et-Loire).
Pour quatre exploitations
Situé dans la commune de La Séguinière, aux portes de Cholet, ce site est exploité depuis les années 1980. Pour extraire l’argile nécessaire à la fabrication des briques, plusieurs carrières ont été creusées. Depuis l’été 2020, l’une de ces cuvettes alimente le réseau d’irrigation de quatre exploitations.
Pour y parvenir, « il a fallu transformer ce qui devait être un plan d’eau d’environ 3 ha, à usage de loisirs, en une réserve d’irrigation », relève Michel Chauvin, chargé de mission irrigation à la chambre d’agriculture des Pays de la Loire. Il a d’abord fallu clarifier les compétences administratives entre la Dreal (1), « puisqu’on se trouve sur une installation classée au titre de la protection de l’environnement », et la DDT (2).
Cette étape franchie, la DDT a fixé le prélèvement d’eau dans le milieu à 150 000 m³ maximum par an. En parallèle, « une association syndicale libre d’irrigation (Asli) a été constituée en 2019 », explique Alexis Brochard, éleveur laitier à La Séguinière. L’Asli, qui regroupe quatre exploitations, peut profiter, depuis mai 2020, du plan d’eau de l’Épinette Vieille de 3,26 hectares pour une durée de quinze ans.
90 ha irrigués cet été
Initié en janvier 2018, ce projet de réserve collective a été opérationnel l’été dernier. « Il n’y a pas eu d’obstruction, mais un accord sur la pertinence d’irriguer à partir d’un stockage hivernal et d’un site existant », insiste Michel Chauvin. Lors de la première campagne, 90 ha ont été irrigués, avec un prélèvement de 83 000 m³.
« En rythme de croisière, nous serons à 100 hectares. Ce projet sécurise nos élevages, en contrepartie d’un investissement important, de l’ordre de 180 000 €, avec 7 kilomètres de canalisations, quarante-cinq bouches d’irrigation et trois pompes, dont une flottante sur radeau », rappelle Alexis Brochard.
D’autres projets
La briqueterie Bouyer-Leroux exploite plusieurs sites en France, dont un en Vendée, où deux plans d’eau à usage d’irrigation pourraient voir le jour. Pour Benoît Tuzelet, « notre intérêt est de travailler dans un esprit de collaboration avec le monde agricole ».