Dans l’Eure, la campagne betteravière est redoutée de certains habitants qui ont vécu en 2019-2020 une période très perturbée. L’intensité du trafic routier betteravier y avait été deux fois et demie plus forte que d’ordinaire. Le mouvement de grève sur le site de Cagny (Calvados), promis à la fermeture, avait contraint le fabricant Saint Louis Sucre à réorienter presque tous les flux vers le site d’Étrépagny (Eure).
En 2020-2021, le contexte est différent, ce qui n’a pas empêché la profession de prendre les devants pour limiter les nuisances. Alors que les campagnes betteravières sont amenées à s’allonger à l’avenir à plus de 130 jours par an, l’acceptabilité des camions par les riverains est un enjeu crucial. C’est ainsi qu’a été mis en œuvre un nouveau plan de circulation routier, dont les contours ont été dévoilés le 4 novembre 2020.
Routes de nuit
Et ça semble fonctionner. « Plusieurs riverains avec qui j’en ai discuté n’ont même pas remarqué que la campagne a déjà démarré depuis le 1er octobre ! », confie Anne-Laure Marteau, planteuse et secrétaire générale de la chambre d’agriculture chargée du dossier. Les nuisances rapportées sont en grande partie liées à la fréquence et au bruit des bennes à vide, en particulier la nuit.
« Pour limiter cet impact, nous avons divisé la zone de collecte en trois grandes régions : Nord, Centre et Sud, détaille Thomas Nuytten, directeur betteravier de Saint Louis Sucre. Ceci nous permet d’équilibrer la charge sur le territoire. Par ailleurs, nous avons défini des “routes” selon l’heure du jour et de la nuit. Tout ceci en concertation avec les collectivités et les transporteurs. L’utilisation des traceurs GPS des camions a également été généralisée. » Les planteurs sont aussi associés à la démarche, notamment pour faire remonter des difficultés qui pourraient encore avoir lieu sur le terrain.