« Les légumes en conserve et surgelés ont connu une hausse des achats des ménages sans précédent en 2020 », a indiqué le jeudi 14 janvier 2021 l’Unilet, l’interprofession française des légumes en conserve et surgelés au cours d’une conférence de presse.
« Avec la crise, les consommateurs se sont largement tournés vers nos produits auxquels ils reconnaissent de nombreuses qualités, comme le montre la récente enquête (1) menée par CSA pour l’Unilet », a ajouté Olivier Morel, le président de l’Unilet.
Les Français sont notamment plus de neuf sur dix à les juger pratiques pour varier les repas, simples à conserver ou encore faciles à stocker. Des qualités qui se sont largement révélées à leurs yeux dans le contexte inédit du Covid-19.
Pics de consommation liés aux confinements
Leurs achats en magasins ont ainsi enregistré des records de croissance : +8,5 % en volume pour les surgelés et +7,7 % pour les conserves sur les neuf premiers mois de 2020 par rapport à la même période en 2019.
Les confinements ont ainsi entraîné de forts pics de consommation : +31 % pour les surgelés et +28 % pour les conserves en volume lors du confinement du printemps et +50 % en valeur pour les légumes cuisinés surgelés ainsi que pour les légumes en conserve la semaine amorçant le confinement de l’automne.
« La filière, qui s’est mobilisée et a fait preuve d’une grande agilité malgré les contraintes et les surcoûts liés à la crise pour répondre à ces pics, s’attend à la confirmation de ce plébiscite. En effet, interrogés en décembre sur leurs intentions, 77 % des Français disaient vouloir maintenir ou augmenter leur consommation de légumes en conserve et 85 % pour les légumes surgelés », complète l’interprofession.
Production en baisse du fait du climat
« Bien sûr, la filière s’est donné les moyens de réassigner rapidement ses offres réservées à la restauration hors domicile (RHD) aux circuits de distribution à domicile, mais il a fallu attendre la campagne estivale pour refaire des stocks de légumes sous haute tension, qui avaient été produits avant la crise, lors de la campagne de 2019 », ajoute l’Unilet.
« Aujourd’hui, les entreprises et les agriculteurs de la filière continuent de travailler main dans la main, pour faire face aux nombreux défis auxquels ils sont confrontés, ajoute l’Unilet. Ils sont notamment exposés à la hausse importante de leurs coûts de production, qui ne se reflète pas dans les prix de vente de leurs produits, et ils doivent s’adapter à la mise en berne de leurs débouchés en restauration hors domicile. Malmenée par la crise, la filière doit également affronter les aléas de la nature qui ont une incidence directe sur les récoltes.
Dans une situation de dérèglement climatique, les agriculteurs se sont mobilisés pour être à pied d’œuvre tout l’été, avec une météo défavorable aux cultures et aux récoltes. « Mais les volumes récoltés ont été inférieurs aux volumes attendus de 14 % en pois, de 12 % en flageolets et de 11 % en haricots, ce qui a créé de fortes tensions sur le marché », informe Jean-Claude Orhan, président de l’Association nationale des organisations de producteurs de légumes pour l’industrie (AOP Cénaldi).
Relever les défis des attentes sociétales
Dans le même temps, la filière reste déterminée et garde le cap de l’amélioration continue en maintenant ses investissements et ses engagements pour répondre à l’évolution des attentes sociétales. Elle a même réussi à atteindre dès 2020 certains des objectifs de son plan de filière fixés à 2023, comme le doublement de ses productions bio accompli avec deux ans d’avance.
La filière a même décidé de se fixer de nouveaux défis pour aller encore plus loin. Il s’agit notamment de réussir la transition agroécologique, déjà largement engagée par les acteurs de la filière, à travers la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires, le développement du bio, la lutte contre le gaspillage alimentaire. « Il s’agit aussi d’améliorer l’équilibre alimentaire des Français en leur permettant facilement et au quotidien d’atteindre l’objectif des cinq fruits et légumes », ajoute l’Unilet.
Créer de la valeur
« Mais l’ensemble de ces défis ne pourra continuer à être relevé qu’à condition de créer de la valeur permettant une juste rémunération de tous les maillons. Pour réussir, la véritable valeur des produits issus de la filière française doit être prise en compte par la distribution ainsi que par les consommateurs. C’est à cette condition que le secteur des légumes en conserve et surgelés pourra continuer à contribuer efficacement à la souveraineté alimentaire française et européenne en proposant des produits sains et de qualité, comme il le prouve chaque jour depuis le début de la crise sanitaire », conclut l’interprofession.