Europe
Les cultures d’hiver européennes souffrent du manque d’eau
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Dans l’Union européenne, les conditions sèches ont commencé à affecter les céréales d’hiver (en phase de floraison) et les cultures de colza. La Commission européenne a révisé à la baisse ses estimations de rendements, bien que ceux-ci restent supérieurs à la moyenne quinquennale.
Dans un rapport publié le 23 mai 2022, la Commission européenne relève qu’un « déficit pluviométrique prononcé est observé dans d’importantes parties de la France, des pays du Benelux, du Royaume-Uni, du Danemark, de l’Allemagne, de la Pologne, de la Slovénie, de la Croatie, de la Roumanie, de la Bulgarie, de la Grèce, de la Turquie et de l’Ukraine ».
Des effets négatifs sur le rendement des cultures d’hiver sont relevés dans plusieurs zones, notamment dans le centre de la France.
Des prévisions de rendement revues en légère baisse
Selon le rapport, l’épuisement progressif des réserves d’humidité du sol « a des effets négatifs sur les cultures d’hiver ». Plusieurs prévisions de rendement en 2022 ont été légèrement revues à la baisse par la Commission, qui souligne toutefois que ces valeurs « restent supérieures à la moyenne quinquennale » :
- Blé : 58,9 q/ha (contre 59,5 q/ha estimé le mois dernier, et 56,2 q/ha en moyenne sur 5 ans).
- Orge d’hiver : 57,8 q/ha (contre 57,9 q/ha en avril, et 57,5 q/ha en moyenne sur 5 ans).
- Orge de printemps : 41,8 q/ha (43,1 q/ha en avril, 41,3 q/ha en moyenne sur 5 ans).
- Colza : 31,7 q/ha (contre 31,9 q/ha en avril, 30,7 q/ha en moyenne sur 5 ans).
Cette tendance ne s’applique pas aux cultures d’été :
- Maïs grain : 79,2 q/ha (contre 79,1 q/ha en avril, 78,7 q/ha en moyenne sur 5 ans).
- Tournesol : 23,7 q/ha (contre 23,8 q/ha en avril, 23,3 q/ha en moyenne sur 5 ans).
- Soja : 29,9 q/ha (stable sur un mois, 28,9 q/ha en moyenne sur 5 ans).
En France, des impacts de la sécheresse « déjà visibles »
En France, la Commission estime que « les impacts de la sécheresse sont déjà visibles, notamment sur les céréales d’hiver qui sont en phase de floraison, et dans une moindre mesure en colza. » Selon elle, les régions du Poitou-Charentes et du Centre-Val de Loire sont les plus touchées.
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Un travail de modélisation de l’humidité du sol indique que « 75 % des surfaces de blé du pays présentent un déficit supérieur à 30 % » par rapport à la moyenne. Par ailleurs, elle souligne « certaines préoccupations à moyen terme » concernant le niveau des nappes phréatiques inférieur à la moyenne, « en particulier dans l’est du pays ».
La Commission précise avoir revu à la baisse ses prévisions de rendement français pour les cultures d’hiver. Elle les a en revanche « maintenues au niveau tendanciel pour les cultures d’été et de printemps ».